Emadoldin Baghi n'a pas sa place en prison : Reporters sans frontières inquiète pour la santé du journaliste
Emadoldin Baghi, journaliste et défenseur des droits de l'homme, incarcéré depuis plus de deux mois à la prison d'Evin, a été hospitalisé le 26 décembre après avoir été victime d'un malaise cardiaque.
Reporters sans frontières est extrêmement préoccupée par l'état de santé d'Emadoldin Baghi, journaliste et défenseur des droits de l'homme, incarcéré depuis plus de deux mois à la prison d'Evin (Téhéran) pour "propagande contre le régime". Il a été hospitalisé le 26 décembre après avoir été victime d'un malaise cardiaque. Le journaliste a été renvoyé en prison dans la soirée du 27 décembre et transféré dans un dortoir général.
"Les conditions de détention d'Emadoldin Baghi sont inacceptables. Dès son arrivée à Evin, il a été placé en isolement comme si son incarcération n'était pas un châtiment suffisamment sévère. Compte tenu de son état de santé qui n'a cessé de se dégrader au cours de ces deux derniers mois, il est inconcevable que le journaliste poursuive sa convalescence en prison”, a déclaré l'organisation.
Emadoldin Baghi a été admis, le 26 décembre 2007, à l'hôpital Khamar Bani Hachem, à Téhéran, après avoir subi une double crise cardiaque dans la prison d'Evin où il était détenu depuis 74 jours. Son avocat, Me Saleh Nikbakht, et sa famille ont finalement pu lui rendre visite au lendemain de l'incident après avoir passé 24 heures sans nouvelles. Contacté par Reporters sans frontières, Me Nikbakht a expliqué que la détérioration de l'état de santé du journaliste était principalement due aux mauvaises conditions de détention et à la pression à laquelle il a été soumis durant les interrogatoires. “Emadoldin Baghi ne pourra pas survivre à une autre attaque”, a-t-il ajouté. Emadoldin Baghi a quitté l'hôpital, dans la soirée du 27 décembre, pour intégrer une nouvelle cellule dans le dortoir 350 de la prison d'Evin.
Fervent militant contre la peine de mort en Iran, et distingué en 2005 par le prix des Droits de l'Homme de la République française, Emadoldin Baghi avait été condamné en 2000 à trois ans de prison pour "atteinte à la sécurité nationale".
Dans une autre affaire, le journaliste Ejlal Ghavami, incarcéré depuis le 9 juillet 2007 à la prison de Sanandaj, a enfin pu bénéficier d'une permission de sortie d'une dizaine de jours pour faire soigner une infection aux yeux qui s'est aggravée depuis son arrestation. Le collaborateur de l'hebdomadaire Payam-e mardom-e Kurdestan a quitté provisoirement la prison le 26 décembre.
Reporters sans frontières rappelle que le Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, et le président de la République islamique, Mahmoud Ahmadinejad, figurent tous deux sur la liste des prédateurs de la liberté de la presse établie par l'organisation. Douze journalistes sont actuellement emprisonnés en Iran.