Egypte: RSF salue la libération conditionnelle de Wael Abbas et Momen Hassan et demande l’abandon des poursuites
Reporters sans frontières (RSF) a appris avec soulagement la libération du blogueur Wael Abbas et du journaliste Momen Hassan cette semaine mais demande l’abandon des charges qui pèsent encore à leur encontre.
Après plus de sept mois de détention provisoire, le blogueur Wael Abbas et le réalisateur de films documentaires Momen Hassan ont été libérés, respectivement les 12 et 11 décembre 2018, plus de 10 jours après la décision du juge de les remettre en liberté conditionnelle.
Les deux journalistes restent accusés dans le cadre de “l’affaire 441”, plus connue sous le nom de “cellules médiatiques des Frères musulmans” dans les médias égyptiens. Cette affaire a déjà conduit à l’inculpation “pour appartenance ou soutien à un groupe terroriste et diffusion de fausses nouvelles” de dizaines de personnes, dont beaucoup de journalistes mais aussi des activistes et avocats qui interviennent dans les médias. En outre, les deux journalistes restent sous contrôle judiciaire. D’après leurs avocats, ils devront se rendre deux fois par semaine au commissariat et ce, durant 45 jours.
“La libération conditionnelle de Wael Abbas et Momen Hassan est une bonne nouvelle, mais ce n’est qu’une première étape, déclare Sophie Anmuth, responsable du bureau Moyen-Orient à RSF. Les poursuites injustes dont ils font l’objet doivent être abandonnées : il n’est pas acceptable qu’ils restent soupçonnés de soutien à un groupe terroriste ou de diffusion de fausses nouvelles pour avoir simplement couvert l’actualité politique et sociale de leur pays.”
L’Egypte occupe la 161ème place sur 180 au Classement mondial de la liberté de la presse 2018 établi par Reporters sans frontières. Au moins 35 journalistes y sont actuellement privés de liberté pour leur travail