Egypte: RSF demande dans un appel conjoint au gouvernement égyptien l’abrogation ou la révision de deux lois qui limitent la liberté d’information en ligne.
Reporters sans frontières (RSF), l’Association pour la liberté de pensée et d’expression (AFTE), Access now ainsi que 30 autres organisations s’associent pour demander l’abrogation immédiate de la loi sur la Cybercriminalité et la révision de la loi sur la Réglementation des médias. Ces deux lois posent un réel danger au droit fondamental des Egyptiens à la liberté d’expression et d’accès à l’information.
La loi sur la Réglementation des médias, promulguée le 1er septembre par le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi renforce encore un peu plus le climat de répression sur le Net. Selon l’article 19 de cette loi, toute personne ayant plus de 5.000 abonnés en ligne -sur un site personnel, un blog ou les réseaux sociaux - sera considérée comme un média, et pourra faire l’objet de surveillance de la part des autorités. Les comptes personnels d’utilisateurs pourront désormais être bloqués ou suspendus par le Conseil supérieur de régulation des médias, si ce dernier, juge qu’ils “publient ou diffusent de fausses nouvelles”.
La loi sur la “Lutte contre la cybercriminalité”, promulguée deux semaines auparavant, le 18 août, avait donné le ton à ce renforcement de la surveillance en ligne, en posant des restrictions sans commune mesure sur les droits digitaux. En autorisant la surveillance de masse des communications, cette loi a légalisé la censure en ligne, qui était devenu effective dès le printemps 2017, avec le blocage de plus de 500 sites, dont celui de RSF jusqu’à très récemment.Cette loi est en contradiction directe avec l’article 57 de la Constitution égyptienne qui protège la vie privée et garantit la confidentialité des correspondances.
La lettre conjointe, dans sa version originale en anglais est consultable ci-dessous.