Reporters sans frontières demande aux autorités irakiennes de mettre en place de manière urgente un programme de protection des journalistes alors que le correspondant de la télévision publique Al-Irakiya est menacé par une milice armée dans la province de Diyala. Pas moins de six professionnels des médias ont été assassinés depuis mars 2003 dans cette région.
Reporters sans frontières demande aux autorités irakiennes de mettre en place de manière urgente un programme de protection des journalistes. La tête du correspondant de la télévision publique Al-Irakiya à Diyala a été mise à prix par un groupe armé. Au moins six professionnels des médias ont été assassinés dans cette province située à l'est de Bagdad.
“Il est essentiel que les autorités irakiennes essaient au moins de garantir la sécurité des journalistes. Si rien n'est fait, les professionnels des médias irakiens seront de plus en plus nombreux à quitter le pays ou à changer de métier. Le pluralisme de l'information si chèrement acquis en Irak risque alors d'être de nouveau menacé”, a déclaré l'organisation.
“La mise en place d'un programme de protection, pour les journalistes qui le souhaitent, pourrait dissuader les groupes armés. Des rondes de surveillance, des contacts téléphoniques réguliers avec les médias ou encore des escortes sont quelques-unes des solutions qui permettraient de rassurer les journalistes et de les aider à sortir de la clandestinité à laquelle ils sont souvent condamnés”, a ajouté Reporters sans frontières.
Selon l'Association irakienne de défense des droits des journalistes, le groupe armé “La Nation islamique irakienne” a placardé, le 20 octobre 2007, sur les murs de mosquées et de plusieurs bâtiments, des avis de recherche concernant Mohammed Ali, correspondant de la télévision publique Al-Irakiya dans la province de Diyala, le décrivant comme un “infidèle” et un “criminel”. Le groupe offre une récompense de 10 000 dollars à toute personne qui éliminerait ou qui leur permettrait de retrouver le journaliste, dont la photo figure sur l'affiche. Selon l'organisation irakienne, Mohammad Ali s'est attiré la colère des militants de la Nation islamique irakienne après avoir, à de nombreuses occasions, dénoncé leurs crimes dans ses reportages.
Au moins six journalistes ont été assassinés dans la province de Diyala depuis le début du conflit en mars 2003. La situation sécuritaire s'y est détériorée notamment à cause de la présence accrue de milices armées qui ont été repoussées de la capitale par les forces irako-américaines.
Dans une autre affaire, des inconnus ont mis le feu, à l'aube du 20 octobre 2007, aux locaux du quotidien Achrakat Al-Sadr, organe de presse du mouvement sadriste, situés dans la banlieue Al Baladiyat, à l'est de Bagdad.