Reporters sans frontière dénonce l'intervention violente des forces anti-émeutes pour disperser une manifestation pacifique organisée le 8 novembre à Kuala Lumpur. Au total, vingt-deux personnes ont été interpellées, dont deux journalistes et un blogueur.
Reporters sans frontière dénonce l'intervention violente des forces anti-émeutes pour disperser une manifestation pacifique organisée le 8 novembre, conjointement, à Kuala Lumpur, par Bersih, la coalition pour des élections équitables, et par des supporteurs du célèbre blogueur RKP. Au total, vingt-deux personnes ont été interpellées, dont deux journalistes et un blogueur.
"Nous demandons au gouvernement d'ouvrir une enquête sur le caractère arbitraire et violent des arrestations de manifestants pacifiques, aggravé par le fait que le chef de la police donne aux médias une version erronée du déroulement des opérations. Les journalistes et blogueurs doivent pouvoir couvrir les manifestations sans subir les menaces et violences des policiers", a déclaré l'organisation.
Les manifestants étaient en train de chanter l'hymne national lorsque les forces anti-émeutes ont chargé la foule, sans avertissement préalable. Une vingtaine d'individus ont été arrêtés et transférés au commissariat de Petaling Jaya, une banlieue de Kuala Lumpur. Parmi eux se trouvaient des membres du Parlement de l'opposition et l'un des avocats de Raja Petra Kamaruddin, le célèbre blogueur libéré le 6 novembre après 54 jours de détention sans procès. Syukri Mohamad, cameraman du site d'information Malaysiakini, et un blogueur connu sous le pseudonyme "Fisherman's wharf", ont eux aussi été arrêtés.
Les détenus ont été bien traités durant leur détention. Ils ont été libérés tôt le lendemain sans avoir été inculpés. La caméra du journaliste du Malaysiakini, confisquée par la police, n'a cependant toujours pas été restituée. La police a déclaré la garder pour les besoins de l'enquête sur ces "manifestations illégales".
Le même jour, Rusnizam Mahat, journaliste de l'hebdmadaire Suara Keadilan, a été arrêté lors de la confèrence de presse tenue par le chef de la police de Selangor, Khalid Abu Bakar, dans l'enceinte du commissariat de Petaling Jaya. Le journaliste avait demandé pourquoi la charge avait été donné, alors que les opposants manifestaient pacifiquement et chantaient l'hymne national.
Bien que des vidéos prouvent le contraire (
vidéo prouvant que la police a chargé durant le chant de l'hymne malaisien "Negaraku" par la foule), Khalid Abu Bakar a nié ne pas avoir averti préalablement les manifestants avant d'ordonner leur dispersion violente.
Après la conférence de presse, un officier et le chef de la police ont demandé à Rusnizam Mahat de se rendre dans la salle des interrogatoires, où ils lui ont demandé de faire une déposition. "Un autre officier m'a demandé pourquoi je m'étais rendu à cette manifestation et au commissariat. Après une demie-heure, j'ai dû signer une déclaration, puis ils m'ont libéré", a déclaré le journaliste à Reporters sans frontières.
Rusnizam Mahat affirme avoir été témoin des brutalités policières. "J'ai vu l'un de mes confrères journaliste se faire agresser, alors qu'il prenait des photos embarrassantes pourla police", a-t-il déclaré.