Reporters sans frontières et la famille de Guy-André Kieffer regrettent que Simone Gbagbo, épouse du président ivoirien Laurent Gbagbo et Paul-Antoine Bohoun Bouabré, ancien ministre de l'Economie, ne se soient pas rendus, le 10 juilllet 2008, à la convocation du juge français Patrick Ramaël dans le cadre de son enquête sur la disparition, en 2004 en Côte d'Ivoire, du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer.
Reporters sans frontières et la famille de Guy-André Kieffer regrettent que Simone Gbagbo, épouse du président ivoirien Laurent Gbagbo et Paul-Antoine Bohoun Bouabré, ancien ministre de l'Economie, ne se soient pas rendus, le 10 juilllet 2008, à la convocation du juge français Patrick Ramaël dans le cadre de son enquête sur la disparition, en 2004 en Côte d'Ivoire, du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer. Une fois de plus, les personnes les plus souvent citées dans le cadre de l'enquête ne coopèrent pas avec la justice française.
“S'abritant derrière des prétextes “bureaucratiques“, les proches du président ivoirien refusent de coopérer avec la justice et montrent leur volonté d'occulter l'affaire Kieffer. Pourtant, plus l'enquête sur la disparition de Guy-André avance, plus ils sont concernés“, ont déclaré Reporters sans frontières et la famille de Guy-André Kieffer. “Simone Gbagbo et Paul-Antoine Bohoun Bouabré savaient que le juge souhaitait les entendre. En refusant de se rendre à la convocation de Patrick Ramaël, ils ne font que renforcer les soupçons dont ils sont l'objet“, ont-ils ajouté.
Le 8 juillet 2008, le juge français Patrick Ramaël a déclaré à Radio France Internationale avoir convoqué, le 10 juillet dans son bureau parisien, comme témoins dans le cadre de l'affaire Kieffer, Simone Gbagbo et Paul-Antoine Bohoun Bouabré dont les noms ont été cités à plusieurs reprises lors d'interrogatoires. Quelques heures plus tard, les avocats de ces derniers ont affirmé n'avoir reçu aucune convocation. Il semble que la voie empruntée par la lettre du juge n'était pas conforme à la convention judiciaire franco-ivoirienne. Faute d'avoir transité par la chancellerie et le Quai d'Orsay, les convocations ont été envoyées via l'Ambassade de France et aux domiciles des intéressés.
« Lors de leur séjour en France, dans le cadre de leur première commission rogatoire, à la fin du mois de juin dernier, les juges ivoiriens ont entendu toutes les personnes souhaitées alors qu'aucune convocation ne nous avait été adressée », a fait remarquer l'épouse du journaliste Osange Silou-Kieffer.
Journaliste indépendant enquêtant notamment sur des malversations dans la filière cacao en Côte d'Ivoire, Guy-André Kieffer a disparu le 16 avril 2004 à Abidjan. Son corps n'a jamais été retrouvé. Selon les enquêteurs français, il a été enlevé par un commando sur un parking de supermarché d'Abidjan alors qu'il avait rendez-vous avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo. En aout 2007, le président Nicolas Sarkozy avait promis à la famille de Guy-André Kieffer que tout serait mis en oeuvre pour que la vérité soit connue.