Reporters sans frontières demande aux autorités ivoiriennes d'accepter au plus vite la demande de remise temporaire de Michel Legré, principal suspect dans ce dossier, à la justice française. L'organisation appelle préalablement le ministère français des Affaires étrangères à ne plus faire obstacle à la démarche du juge d'instruction Patrick Ramaël.
"Aujourd'hui, la venue de Michel Legré en France est le seul espoir de connaître la vérité dans cette affaire. Il est indispensable que le principal suspect dans ce dossier soit remis à la justice française pour être entendu par le juge Patrick Ramaël et, pour cela, tous les obstacles doivent être levés", a déclaré Reporters sans frontières. L'organisation appelle les autorités ivoiriennes à accepter au plus vite la demande de remise temporaire de Michel Legré à la justice française déposée par le juge Patrick Ramaël.
Reporters sans frontières demande préalablement au ministère français des Affaires étrangères de ne plus faire obstacle et de soutenir la démarche du juge d'instruction. "La demande de remise temporaire a été rédigée par Patrick Ramaël le 13 décembre 2004. Au moment de son dernier séjour en Côte d'Ivoire, du 12 au 26 février 2005, cette demande n'était toujours pas parvenue aux autorités ivoiriennes. Il y a eu un blocage inacceptable au sein du quai d'Orsay, censé transmettre la demande à la justice ivoirienne, a expliqué Reporters sans frontières. Il n'est pas encore trop tard, mais Paris doit désormais tout mettre en œuvre pour que Michel Legré puisse être interrogé sur le sol français".
"Les péripéties qui avaient contraint le juge français à repousser son départ à Abidjan de plusieurs jours, en février dernier, avaient déjà ralenti son travail. Il serait incompréhensible que le ministère des Affaires étrangères ne montre pas à nouveau son engagement à faire toute la lumière dans ce dossier", a ajouté l'organisation.
Lors de son séjour à Abidjan, Patrick Ramaël et Emmanuelle Ducos, juge d'instruction cosaisie du dossier, n'ont pas pu interroger Michel Legré dans des conditions satisfaisantes. Ses avocats ont manifestement fait obstruction, demandant à leur client de ne pas répondre à certaines questions essentielles et l'empêchant de parler librement.
Michel Legré, beau-frère de Mme Simone Gbagbo et dernière personne à avoir vu
Guy-André Kieffer avant sa disparition, a été mis en examen le 21 octobre 2004 par le juge d'instruction Patrick Ramaël pour "enlèvement et séquestration" du journaliste Guy-André Kieffer. Le 13 décembre, le juge a demandé sa remise temporaire pour deux mois. Cette mesure a pour objectif de permettre à la justice d'interroger en France le ressortissant ivoirien, aujourd'hui détenu à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (MACA).
Guy-André Kieffer, journaliste indépendant franco-canadien basé à Abidjan, en Côte d'Ivoire, a disparu depuis le vendredi 16 avril 2004. Il a été vu pour la dernière fois vers 13 heures dans un centre commercial de la capitale. Agé de 54 ans, marié et père de deux enfants, le journaliste s'est spécialisé dans les matières premières ainsi que les affaires économiques et financières. Il a travaillé pour le quotidien économique français
La Tribune, de 1984 au début de l'année 2002. Installé à Abidjan depuis cette date, Guy-André Kieffer travaillait comme journaliste indépendant, et collaborait à
La Lettre du Continent et plusieurs journaux ivoiriens.
Le site du comité de soutien "Vérité pour Guy-André Kieffer"