Disparition d’une équipe de télévision pro-régime : profonde inquiétude de Reporters sans frontières
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Reporters sans frontières fait part de sa profonde inquiétude quant au sort de trois journalistes de la chaîne de télévision pro-régime Al-Ikhbariya et de leur chauffeur, dont on est sans nouvelles depuis leur disparition, hier, après un accrochage entre l’armée et les forces rebelles dans la banlieue de Damas.
Le 10 août 2012, la reporter Yarah Saleh, le cameraman Abboud Tabarah, son assistant Hatem Abu Yehiah et leur chauffeur Housam Imad accompagnaient une colonne de l’armée syrienne dans une opération militaire à Al-Tal (nord de Damas). Al-Ikhbariya a annoncé dans la soirée avoir perdu tout contact avec son équipe, laquelle était sur le chemin du retour, ainsi qu’avec les militaires chargés de veiller à sa sécurité. D’après l’Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les journalistes auraient été capturés par une faction rebelle, dont l’identité reste pour l’heure inconnue.
“Si les journalistes ont réellement été faits prisonniers par un groupe de l’opposition, ce dernier doit désormais répondre de leur sécurité. Nous l’appelons à s’identifier, à apporter des preuves de vie de ses détenus ainsi que des informations sur leur état de santé, et à les relâcher sans tarder. Rappelons que les acteurs de l’information sont protégés par la résolution 1738 du Conseil de sécurité des Nations unies. L’ensemble des belligérants doivent s’abstenir de prendre pour cibles les professionnels des médias et les journalistes-citoyens”, a déclaré Reporters sans frontières.
“Les récentes exactions commises à l’encontre des médias officiels et pro-régime nourrissent de sérieuses craintes quant à la sécurité des quatre employés d’Al-Ikhbariya. Nous demandons aux dirigeants de l’Armée syrienne libre (ASL) et au Conseil national syrien (CNS) de prendre leurs responsabilités et de tout mettre en oeuvre pour que les journalistes soient remis en liberté sans délai,” a ajouté l’organisation.
Le siège de la chaîne Al-Ikhbariya, considérée par l’Union européenne comme “un instrument de propagande au service du président Assad”, a été la cible d’un attentat fin juin à Drousha (sud de Damas), qui aurait tué plusieurs employés. Ces dernières semaines, alors que s'allonge la liste des exactions de l’armée et des milices pro-régime contre les professionnels des médias et les citoyens-journalistes, d’autres attaques ont été menées contre des médias officiels à Damas et à Alep, et les enlèvements de journalistes pro-régime se multiplient. D’après l’OSDH et le groupe islamiste Al-Nosra, le présentateur de la télévision officielle syrienne, Mohammad Saeed, enlevé le 19 juillet à son domicile à Damas, a été exécuté.
Publié le
Updated on
20.01.2016