Discussions de Pékin sur la Corée du Nord : Reporters sans frontières et le Comité de soutien au photographe Jae-Hyun Seok demandent sa libération

Condamné à deux ans de prison pour "trafic d'êtres humains", le photographe indépendant Jae-Hyun Seok est détenu dans des conditions difficiles à Weifang. Reporters sans frontières demande aux gouvernements nord-américain et sud-coréen d'intervenir auprès des autorités chinoises pour obtenir sa libération.

A la veille des pourparlers sur le programme nucléaire de la Corée du Nord qui doivent se tenir à partir du 25 février 2004 à Pékin, Reporters sans frontières et le Comité de soutien à Jae-Hyun Seok (Resolution 217) se sont adressés au ministre sud-coréen des Affaires étrangères, Pan Ki-mun, et au secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, pour que le cas du photographe sud-coréen Jae-Hyun Seok soit abordé avec les autorités chinoises. "Alors que le monde suit avec attention l'évolution de la situation en Corée du Nord, nous tenons à vous rappeler qu'un photographe est détenu en Chine pour avoir tenté d'exposer la situation des réfugiés nord-coréens dans ce pays", ont écrit les organisations dans des lettres adressées aux deux ministres. Reporters sans frontières et le Comité de soutien rappellent que le système chinois prévoit la liberté conditionnelle et que Jae-Hyun Seok devrait en bénéficier dès maintenant car il a purgé la moitié de sa peine. Jae-Hyun Seok a été arrêté le 18 janvier 2003 alors qu'il couvrait une opération d'exfiltration de clandestins nord-coréens vers la Corée du Sud et le Japon. La Chine a passé un accord avec Pyongyang qui l'engage à renvoyer les réfugiés nord-coréens dans leur pays. Le photographe a été condamné le 22 mai 2003 à deux ans de prison par le tribunal de Yantai (province de Shandong, face à la péninsule coréenne) pour "trafic d'êtres humains". Après son procès, le photographe a été transféré au centre de détention de Weifang. Sa peine a été confirmée en appel, le 19 décembre 2003. Jae-Hyun Seok, collaborateur du quotidien américain The New York Times et du magazine sud-coréen Geo, est détenu dans une cellule collective avec une vingtaine de prisonniers de droit commun chinois. En novembre 2003, son épouse, Kang Hyemon, a été autorisée pour la première fois à rencontrer son mari. Elle a affirmé à la presse qu'il était très affaibli physiquement. "Il a perdu au moins 15 kilos et son visage est couvert d'escarres. Il a été infecté par un rasoir partagé avec d'autres détenus. Il a les doigts gonflés par les gelures et il aura besoin de nombreux traitements médicaux après sa libération ", a déclaré son épouse. Plus de dix mille personnes ont déjà signé la pétition en faveur de la libération de Jae-Hyun Seok disponible sur www.resolution217.org et www.rsf.org. Signez la pétition
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Updated on 20.01.2016