Deuxième mois de détention pour Maman Abou et Oumarou Keita
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Reporters sans frontières a adressé un courrier au président de la République du Niger, Mamadou Tanja, le 4 octobre 2006, pour lui demander de “mettre en oeuvre tout ce qui est en son pouvoir pour faire libérer” Maman Abou et Oumarou Keita, respectivement directeur de publication et rédacteur en chef de l'hebdomadaire privé Le Républicain, incarcérés depuis le 4 août 2006.
A l'occasion de la fin du deuxième mois d'incarcération des deux journalistes, Reporters sans frontières a demandé au chef de l'Etat “de clore un dossier qui a déjà suffisamment endommagé l'image du Niger”, l'invitant également à amorcer une relation nouvelle avec la presse nigérienne.
L'organisation a rappelé qu'elle avait déjà adressé un courrier au Premier ministre Hama Amadou, le 23 août, expliquant que “l'incarcération de journalistes pour des infractions liées à l'exercice de leur métier est contre-productive.”
“Plutôt que d'avoir obtenu réparation, lors d'un débat juste et respecté, votre gouvernement doit aujourd'hui assumer, à tort ou à raison, le sort de deux prisonniers politiques fortement médiatisés, d'un système judiciaire disqualifié et d'une réputation d'inflexibilité et d'inhumanité”, écrivait alors l'organisation. Ce courrier est resté sans réponse.
Le 1er septembre, le tribunal de grande instance de Niamey a condamné Maman Abou et Oumarou Keita à 18 mois de prison ferme, 5 millions de francs CFA de dommages et intérêts et 300 000 francs CFA d'amende pour “propagation de fausses nouvelles” et “diffamation”. Ils étaient poursuivis par l'Etat du Niger pour un article paru dans Le Républicain le 27 juillet, critiquant la gestion du Premier ministre. La procédure de comparution immédiate à laquelle ils ont été soumis est illégale, n'étant pas prévue par le code de procédure pénale, s'agissant d'un délit de presse. L'appel sur la forme du jugement a cependant été rejeté le 25 septembre, ainsi que la demande de mise en liberté provisoire. Leurs avocats ont également fait appel sur le fond, mais ils supposent que l'affaire ne sera pas examinée avant la fin de l'année.
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Updated on
20.01.2016