Reporters sans frontières dénonce la brutalité des opérations policières menées, le 19 juin 2006, contre les radios communautaires Manantial FM et Tenondé FM, avec l'aval de la Commission nationale des télécommunications (Conatel). L'organisation demande à cette dernière d'accéder à la demande de régularisation de fréquence des deux stations.
Reporters sans frontières dénonce la brutalité des interventions policières, intervenues le 19 juin 2006, dans le département de Caaguazú (Sud), à l'encontre de deux stations de radios communautaires, Manantial FM à Carayaó, et Tenondé FM à Coronel Oviedo. L'organisation demande à la Commission nationale des télécommunications (Conatel), qui a supervisé ces opérations de fermetures, d'accéder à la demande de régularisation des deux stations.
“Nous dénonçons les violences commises contre Manantial FM et Tenondé FM. Ces actions de représailles sont d'autant plus injustifiables et absurdes que les deux stations sont en négociation avec la Conatel pour obtenir l'autorisation d'émettre, preuve de leur souci de légalité. Les autorités paraguayennes, et au premier chef la Conatel, doivent se conformer aux recommandations internationales en matière de liberté d'expression et accorder l'espace de parole que réclament les communautés locales”, a déclaré Reporters sans frontières.
Selon l'Association paraguayenne de communication communautaire (COMUNICA), le 19 juin, à l'aube, la police a fait irruption dans les locaux de Manantial FM pour saisir son équipement de transmission. Le personnel de la station a cependant eu le temps de lancer un appel à l'aide sur les ondes. Plus d'une centaine de personnes y ont répondu et se sont réunies sur les lieux de l'intervention. Face à cette mobilisation spontanée, les brigades anti-émeutes ont agressé les personnes venues empêcher la fermeture de la station. Selon l'Association mondiale des radios communautaires (AMARC), les policiers anti-émeutes auraient lancé des gaz lacrymogènes. Plusieurs personnes ont été blessées puis hospitalisées.
Le même jour, vers 7h du matin, la Commission nationale des télécommunications (Conatel) a supervisé une autre intervention de saisie des équipements de transmission de la radio Tenondé FM, la station de l'Organisation nationale paysanne (ONAC).
Les critères de licences d'émission octroyées par la Conatel varient largement s'il s'agit de stations de radios communautaires ou de radios commerciales pirates, au net avantage de ces dernières.