Deux professionnels de la presse condamnés à deux mois de prison ferme

Selon l'Agence France-presse, Ahmed Benaoum, directeur du groupe de presse Er-raï El Aam, et Ahmed Oukili, directeur du journal Erraï, ont été condamnés, le 3 juillet, à deux mois de prison ferme par un tribunal d'Oran pour "outrage à corps constitué". L'agence de presse reprend un communiqué du groupe Er-raï El Aam lui étant parvenu. La plainte contre les deux hommes avait été déposée par le directeur général de la sûreté nationale (DGSN) suite à la publication, dans Erraï, d'articles mettant en cause "la gestion du chef de la sûreté de la Wilaya (préfecture) d'Oran". _________________________________ 29.06.2004 - Incarcération du directeur d'un groupe de presse d'Oran Le 28 juin 2004, Ahmed Benaoum, directeur du groupe de presse Er-raï El Aam, s'apprêtait à comparaître pour une affaire de diffamation au tribunal d'Oran, lorsqu'un mandat d'amener l'a conduit directement des couloirs du tribunal d'Oran à la prison de la ville. Ce mandat, délivré par la chambre d'accusation de la cour d'Oran, fait suite au dépôt d'une plainte de l'office de promotion et de gestion immobilière. Le groupe de presse dirigé par Ahmed Benaoum publiait les quotidiens Er-raï et Le Journal de l'Ouest, ainsi que l'hebdomadaire Détective, jusqu'au mois d'août 2003, quand les imprimeries d'Etat ont exigé de ces journaux le paiement de leurs dettes. Ne pouvant s'acquitter de ces sommes, ces titres ont été suspendus. -------------------------------------------------------------------------- 21.06.2004 Nouvelle escalade dans la répression : Ali Djerri condamné à deux mois de prison ferme Reporters sans frontières dénonce la condamnation à deux mois de prison ferme d'Ali Djerri, directeur d'El-Khabar, pour diffamation, et les mesures qui risquent de contraindre le quotidien Le Matin, dont le siège social a été mis sous scellés le 21 juin, à la fermeture. " Un véritable bulldozer est désormais en marche pour réduire au silence les journalistes indomptables. Après Hafnaoui Ghoul, correspondant de presse, Mohammed Benchicou, directeur du Matin, c'est au tour d'Ali Djerri, directeur d'El Khabar, d'être condamné à deux mois de prison ferme ! Sans parler des menaces de fermeture du Matin, dont le siège est mis sous scellés. Nous demandons aux autorités algériennes de mettre un terme à cette dangereuse escalade ", a déclaré l'organisation. Ali Djerri a été condamné pour diffamation, le 20 juin, à deux mois de prison ferme par le tribunal de Constantine. Mohammed Betchine, ex-conseiller à la présidence et général à la retraite, avait déposé plainte, en avril dernier, pour un article indiquant qu'il était copropriétaire d'une usine de boisson alcoolisée, à Annaba, et qu'il bénéficiait de facilités en alimentation électrique. Ces informations avaient été démenties par l'intéressé dans El-Khabar. Ali Djerri a été jugé par défaut, à Constantine, le 20 juin. En déplacement en Turquie, il n'avait pas reçu de citation à comparaître. Le directeur d'El-Khabar va faire appel. Il avait été convoqué le même jour au tribunal d'Alger, pour une autre plainte en diffamation, déposée par le ministère de la Justice. Cette affaire a été renvoyée au 6 juillet. Par ailleurs, après l'emprisonnement le 14 juin de Mohammed Benchicou, directeur du Matin, pour " infraction au contrôle des changes ", un huissier de justice s'est présenté le 20 juin au siège du quotidien à Hussein Dey, pour y apposer des scellés. Le Matin a pu obtenir 24 heures de sursis, le temps d'évacuer ses principaux dossiers administratifs. Le personnel a été sommé de quitter les lieux, au plus tard le 21 juin à 14 heures, faute de quoi, il serait fait appel à la force publique. Ce siège a été l'objet de trois tentatives infructueuses de vente aux enchères à la demande de la direction des impôts. Le bâtiment serait finalement vendu le 26 juin prochain, au tribunal d'Alger, dans le cadre du redressement fiscal qui frappe cette entreprise de presse depuis octobre 2003.
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Updated on 20.01.2016