Deux nouveaux journaux privés empêchés de paraître

Reporters sans frontières exprime son inquiétude devant la dégradation de la situation au Gabon, où les autorités continuent d'entraver la parution de journaux indépendants. Le bimensuel satirique Sub-Version a été saisi et quatre de ses employés interpellés à l'aéroport de Libreville. Un autre bimensuel, La Sagaie, a été suspendu par le Conseil national de la communication (CNC). "Nous condamnons vivement ces mesures qui entravent le développement de la presse privée au Gabon. La suspension d'un média est une sanction très grave. Force est de constater que les autorités gabonaises abusent de ce moyen pour priver la population de sources d'informations indépendantes ou critiques", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. L'organisation a demandé, dans un courrier adressé à Pierre Marie Ndong, président du CNC, que le Conseil revienne sur ses décisions et permette aux médias de reprendre leurs activités. Le numéro trois de Sub-Version, imprimé au Cameroun, a été saisi à l'aéroport international de Libreville par la police de l'air et des frontières, le 17 septembre. Venus réceptionner le journal, quatre membres de la rédaction du journal ont été interpellés et interrogés, avant d'être libérés dans l'après-midi. Le bimensuel est accusé d'inciter la population à l'"insurrection" et de vouloir "déstabiliser les institutions républicaines". Par ailleurs, le bimensuel La Sagaie a été averti de sa suspension par courrier, le 23 septembre. Le journal a été interdit pour une durée indéterminée et accusé d'"appel au tribalisme" et de "menace à la sûreté de l'Etat". Reporters sans frontières rappelle que le journal privé Misamu est toujours suspendu pour une durée indéterminée, plus de cinq mois après la décision prise par le CNC, le 13 mai dernier. De plus, l'abbé Noël Ngwa Nguema, fondateur et rédacteur en chef de Misamu, puis de Sub-Version, est victime de pressions et d'intimidations constantes.
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Updated on 20.01.2016