Deux mois de prison avec sursis pour Youcef Rezzoug et Fatma-Zohra Khalfi

Reporters sans frontières s'indigne du jugement rendu le 31 décembre par la cour correctionnelle d'Alger à l'encontre de Youcef Rezzoug, rédacteur en chef du quotidien Le Matin et Fatma Zohra Khalfi, journaliste à l'agence Algérie Presse Service, pour "attroupement illégal et atteinte à l'ordre public ". Les deux journalistes ont été condamnés à deux mois de prison avec sursis et à verser chacun, une amende de 2 000 DA (23 euros). "Jusqu'à son crépuscule, l'année 2003 aura été marquée par une détérioration de la liberté de la presse en Algérie. La campagne de harcèlement contre la presse privée, entreprise cet été par le pouvoir politique sur fond de pré-campagne électorale, se poursuit avec des rebondissements déplorables. Maintenant, les journalistes n'ont plus même le droit de manifester leur solidarité à l'égard de leurs confrères ! ", a déploré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières ". L'affaire remonte au 8 septembre quand, pour témoigner leur solidarité, des journalistes de différentes rédactions, des militants politiques et des défenseurs des droits de l'homme se sont rassemblés devant le commissariat d'Alger où se trouvaient Ali Dilem, caricaturiste à Liberté, et Mohammed Benchicou, directeur du Matin, sous mandat de dépôt. Youcef Rezzoug et son épouse, ainsi que Fatma Zohra Khalfi et Yacine Téguia, militant du Mouvement démocratique et social (MDS) ont alors été interpellés. Renvoyé au 31 décembre, leur procès recouvre un caractère exclusivement politique selon leurs avocats qui avaient demandé un acquittement, faisant valoir que le code pénal n'interdit nullement la solidarité. Ils avaient rappelé qu'aucun article du code pénal n'interdit l'attroupement.
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Updated on 20.01.2016