Deux mois de détention pour Alan Johnston : Reporters sans frontières se mobilise à Paris

A la veille des deux mois de détention d'Alan Johnston, des militants de Reporters sans frontières et des représentants de la British Broadcasting Corporation (BBC) se sont rassemblés, le 11 mai 2007, aux côtés de Hind Khoury, représentante de l'Autorité palestinienne à Paris, devant les locaux de la délégation palestinienne, pour demander la libération du journaliste. S'exprimant en français puis en arabe, Hind Khoury a appelé à la libération d'Alan Johnston. “En tant que déléguée de l'Autorité palestinienne et en tant que Palestinienne, je condamne cet acte lâche. Alan est un ami de la Palestine. Sa détention est inacceptable”, a-t-elle déclaré en assurant que le président Mahmoud Abbas et le Premier ministre Ismaël Haniyeh étaient mobilisés jour après jour pour obtenir la libération du journaliste dans des conditions garantissant sa sécurité. “Alan Johnston doit être libéré dans les plus brefs délais. Il est, depuis deux mois, victime de l'anarchie qui règne dans la bande de Gaza. Nous nous adressons à ses ravisseurs pour leur demander de respecter le travail des journalistes qui ne doivent pas être pris pour cibles. Alan Johnston s'est rendu dans la bande de Gaza pour nous informer malgré les risques nombreux liés à l'exercice de son métier. Nous nous associons à sa famille qui traverse une épreuve difficile et leur réitérons tout notre soutien”, a déclaré Jean-François Julliard, responsable de l'information à Reporters sans frontières, en soulignant l'importance de la mobilisation. Clive Myrie, journaliste du bureau de la BBC à Paris, a rendu hommage à son collègue : “Alan Johnston est resté à Gaza - après que plusieurs collègues en étaient partis - parce qu'il voulait raconter l'histoire de Gaza au reste du monde. Il ne voulait pas le faire depuis un studio en utilisant les images prises par d'autres journalistes, mais sur le terrain, au milieu de la population. Il a fait son travail avec beaucoup d'humanité, d'objectivité et d'impartialité. Il n'y a pas d'avantages à retenir un journaliste comme Alan Johnston. Il n'y a pas de gagnants, mais les pertes sont immenses.” L'enlèvement d'Alan Johnston a suscité une mobilisation internationale dès la première heure. A Gaza, le Syndicat des journalistes palestiniens a organisé de nombreux rassemblements au cours de ces deux mois pour exiger la libération de leur confrère. A Paris, Reporters sans frontières a réuni, à l'occasion de la 17e Journée internationale de la liberté de la presse, plusieurs journalistes, anciens otages en Irak, en Afghanistan et dans la bande de Gaza, pour alerter l'opinion sur la multiplication des kidnappings de professionnels des médias. Lors de cette conférence de presse, Steve Centanni, journaliste de la chaîne de télévision américaine Fox News, enlevé à Gaza en août 2006, a adressé ses pensées à Alan Johnston. Par ailleurs, dix représentants de la communauté musulmane en Europe, parmi lesquels Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris, ont condamné l'enlèvement du journaliste et réclamé sa libération. Alan Johnston est le quatorzième journaliste enlevé dans la bande de Gaza depuis l'année 2005. Aucun des précédents otages n'avait été retenu aussi longtemps. Liste des journalistes retenus en otages dans la bande de Gaza depuis 2005 : - Ramon Lobo et Carmen Secanella, retenus pendant moins de deux heures. - Mohammed Ouathi, retenu pendant neuf jours. - Lorenzo Cremonesi, retenu pendant une journée. - Dion Nissenbaum et Adam Pletts, retenus pendant quelques heures. - Caroline Laurent, Alfred Yaghobzadeh et Yong Tae-young, retenus pendant une journée. - Steve Centanni et Olaf Wiig, retenus pendant quatorze jours. - Emilio Morenatti, retenu pendant quelques heures. - Jaime Razuri, retenu pendant sept jours. - Alan Johnston, toujours en détention. Télécharger les bannières web demandant la libération de Alan Johnston sur notre espace presse. Faire un lien vers la page "mobilisation" de notre site :
http://www.rsf.org/article.php3?id_article=21863