Deux journalistes tués : l’hécatombe se poursuit
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Reporters sans frontières déplore l’assassinat de deux journalistes, Marco Aurelio Martinez Tijerina, 45 ans et Guillermo Alcaraz Trejo, 24 ans, samedi 10 juillet 2010, dans les États de Chihuahua et de Nuevo Léon, dans le nord du Mexique.
Reporter pour la station régionale de radio XEDD Radio La Tremenda, Marco Aurelio Martinez Tijerina a été retrouvé mort, samedi soir à Montemorelos, dans l’État de Nuevo León. Un groupe d’hommes armés à bord de trois camionnettes ont enlevé le journaliste en pleine rue, dans la soirée du vendredi 9 juillet. Quelques heures après que sa famille avait porté plainte pour son enlèvement, un appel anonyme a informé les autorités de la découverte du corps sans vie du journaliste, tué d’une balle dans la tête. Selon les premiers éléments de l’enquête, Marco Aurelio Martinez Tijerina aurait également été torturé. Ancien directeur du journal d’information Contrapunto, de XERN Radio Naranjera 950 AM, il avait également été correspondant de Tv Azteca, Grupo Multimedios et W Radio. Il dirigeait actuellement le journal d’information Informativo 800, émis sur les ondes de la radio XEDD Radio La Tremenda.
Le journaliste Guillermo Alcaraz Trejo, ancien cameraman pour divers médias locaux, était le directeur de la rubrique vidéo du site Web de la Commission Étatique des droits de l’homme (CEDH). Alors qu’il sortait des locaux du journal OMNIA, où il était allé saluer d’anciens collègues, des hommes masqués ont ouvert le feu sur le journaliste. Plus de quarante impacts de balles provenant d’un fusil d’assaut AK-47 ont été retrouvés par les experts.
Reporters sans frontières exprime son indignation face à ce double assassinat apparemment lié au crime organisé, dans un contexte de violence généralisée touchant aussi bien les journalistes que la population mexicaine en général.
Ces meurtres portent à dix (peut-être onze ) le nombre de professionnels des médias assassinés depuis janvier 2010 au Mexique. Cinq d’entre eux ont été tués en l’espace de quinze jours, preuve d’une violence qui ne cesse de croître dans un pays où les professionnels des médias ne peuvent désormais plus exercer leur métier sans vivre dans la crainte d’être enlevés, torturés ou même assassinés. Une violence alimentée par l’impunité qui règne dans le pays et dont bénéficient les assassins des journalistes.
Depuis 2000, 67 professionnels des médias ont perdu la vie au Mexique, et onze sont portés disparus depuis 2003. Le Mexique est en Amérique le pays le plus dangereux pour la liberté de la presse et l’un des plus meurtrier au monde pour les journalistes.
Publié le
Updated on
20.01.2016