Deux journalistes sauvés après une embuscade

Les journalistes Érika Ramírez et David Cilia ont été retrouvés par la police le 30 avril. Selon l’hebdomadaire Contralínea, ils ont été hospitalisés. L’état de santé des journalistes ne serait pas préoccupant. ______ 30.04.2010 - Deux journalistes attendent les secours après une embuscade Deux journalistes mexicains disparus suite à une embuscade contre un convoi humanitaire dont ils faisaient partie dans l’Etat d’Oaxaca (Sud) ont été localisés le 29 avril. La mission humanitaire a été attaquée le 27 avril par un commando armé. Ericka Ramírez et David Cilia, de l’hebdomadaire Contralínea, ont pu s’enfuir dans la montagne. La journaliste est dans un état faible et déshydratée alors que son confrère David Cilla est blessé au pied et au flanc. Le gouvernement de l’État d’Oaxaca avait dans un premier temps signalé à Reporters sans frontières n’avoir reçu aucune déclaration de disparition et que le gouvernement "ne pouvaient rien faire". Cependant, sous la pression de la rédaction de Contralínea, de la famille des journalistes et plusieurs médias, et via une vidéo produite par un des survivants, la police de l’État d’Oaxaca a organisé hier après-midi une mission de secours sans succès. Le convoi humanitaire pour la paix, auquel s’étaient joints plusieurs observateurs internationaux et défenseurs des droits de l’homme, membres d’organisations comme l’Assemblée populaire des peuples d’Oaxaca (APPO), la Section 22 du magistère (syndicat des enseignants) et le Mouvement d’unification et de lutte pour l’indépendance Triqui (MULTI), ainsi que quatre journalistes, était parti depuis la ville de Huajuapan de Léon vers San Juan Copala. Il a été intercepté par un commando armé qui a ouvert le feu. Deux personnes ont perdu la vie, plus d’une quinzaine auraient été blessées. Le journaliste Roger Valle, correspondant à Huajuapan du journal Noticias de Oaxaca, et qui avait été dans un premier temps porté disparu, a récemment donné signe de vie. La communauté autonome de San Juan Copala subit depuis le 17 avril un véritable état de siège, privée d’eau, d’électricité, d’écoles et de médecins, encerclée par les paramilitaires et le gouvernement d’Oaxaca à cause de conflits agraires. Les organisations membres du convoi ont accusé comme responsable de l’attaque le groupe paramilitaire UBISORT (Unité pour le bien-être social de la région Triqui), lié au Parti révolutionnaire institutionnel (PRI). Cette affaire rappelle l’assassinat de deux jeunes journalistes de la communauté indigène Triqui, le 7 avril 2008 ; le procureur spécial fédéral en charge de la lutte contre les attaques envers les médias, Octavio Alberto Orellana, avait à l’époque exclu tout lien avec la profession et minimisé les faits. Bouclage du dossier Rodolfo Rincón Taracena Par ailleurs, le gouvernement de l’État de Tabasco (Sud), a envoyé par courrier un rapport sur l’enquête du cas de Rodolfo Rincón Taracena, disparu le 20 janvier 2007 à Villahermosa. Le ministère de la Justice de l’État de Tabasco (PGJE) confirme que les restes humains retrouvés appartiennent au journaliste du quotidien Tabasco Hoy. Les assassins, déjà en prison, ont avoué qu’ils avaient enlevé et assassiné le journaliste sur ordre des membres de “Los Zetas”, un groupe paramilitaire versé dans le racket et le narcotrafic ; les criminels ont signalé comme mobile les articles publiés par le journaliste. Néanmoins, la rédaction de Tabasco Hoy met en doute les résultats de la police. Le Mexique compte cinq - peut-être six – journalistes assassinés depuis le début de l’année 2010, et en totalise 62 depuis 2000. Il se classe, avec le Honduras, au rang de pays le plus dangereux du continent pour la sécurité des médias. Photo : Contralínea
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Updated on 20.01.2016