Deux journalistes russes condamnés à huit et dix jours de prison

Reporters sans frontières dénonce l'arrestation de deux journalistes russes qui avaient simplement couvert une manifestation et rappelle qu'Alexandre Loukachenko fait partie de la liste des 34 prédateurs de la liberté de la presse dans le monde établie par l'organisation.
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Lire en russe Reporters sans frontières « condamne ces peines de prison prononcées contre deux journalistes russes qui ont simplement réalisé un reportage sur une manifestation. Nous demandons au ministre de l'Intérieur bélarusse de les relâcher immédiatement et de mettre un terme aux poursuites engagées à leur encontre ». Les journalistes russes Alexeï Ametov, de l'hebdomadaire Rossisky newsweek et Mikhail Romanov, du quotidien Moskovsky Komsomolets, ont été arrêtés le 26 avril à Minsk, alors qu'ils couvraient une manifestation organisée par l'opposition, à l'occasion du 19e anniversaire de l'accident nucléaire de Tchernobyl. Environ cinq cents personnes s'étaient rassemblées devant le palais présidentiel, afin de remettre au chef de l'Etat Alexandre Loukachenko une pétition demandant que les enfants bélarusses soient autorisés à aller se faire soigner à l'étranger. Les manifestants protestaient également contre la politique du gouvernement incitant la population à se réinstaller dans la région contaminée de Tchernobyl. Dépourvus d'accréditation émanant du ministère des Affaires étrangères bélarusse, Alexeï Amétov et Mikhail Romanov ont été condamnés à huis-clos, le 27 avril, par les cours Léninsky et Tsentralny de Minsk, à respectivement dix et huit jours de prison, pour « violation de la procédure en matière de manifestations et de piquets de grève » (article 167 du code administratif). Les deux journalistes russes sont incarcérés à la prison « Okrestina » de Minsk. « La situation de la liberté de la presse est tellement critique au Bélarus qu'elle exige l'intervention des pays démocratiques », a déclaré Zhanna Litvina, présidente de l'Association des journalistes bélarusses (BAJ) à Reporters sans frontières, son organisation partenaire. Outre les deux journalistes, plus d'une trentaine de Bélarusses, Ukrainiens et Russes ont été condamnés à des peines de huit à quinze jours de prison. « C'est la première fois qu'au Bélarus sont arrêtés et condamnés un si grand nombre d'étrangers. C'est un signe de la peur qu'a le régime de l'internationalisation de la question bélarusse et de l'aide que peut recevoir l'opposition bélarusse à l'étranger », a déclaré Vladimir Labkovitch, responsable de l'organisation des droits de l'homme Vesna, à l'AFP.
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Updated on 20.01.2016