Deux journalistes polonais interdits d'entrée sur le territoire.
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Le 14 aout 2008, Wojciech Jagielski, grand reporter au quotidien polonais Gazeta Wyborcza, s'est vu refuser l'entrée sur le territoire arménien. L'officier du service d'immigration a motivé cette décision en expliquant que Wojciech Jagielski se trouvait sur une liste de journalistes “interdits” dans l'espace de la Communauté des Etats indépendants (CEI).
Wojciech Jagielski souhaitait rentrer en Pologne après avoir couvert la guerre en Géorgie. Il avait quitté Tblilissi et tentait de rejoindre en voiture Erevan, pour y prendre un avion vers Varsovie. Il a été obligé de retourner à Tbilissi.
Il impute la responsabilité de cette décision à la Russie qui n'apprécierait pas la couverture par les médias polonais du conflit géorgien.Le 16 août, l'ambassadeur de Russie en Pologne, Vladimir Grinine, a critiqué la partialité de la presse polonaise dans le conflit en Géorgie
Le 12 août, les autorités arméniennes avaient déjà interdit l'accès de leur territoire à Marcin Manon, journaliste de la Télévision publique polonaise (TVP). Celui-ci avait rejoint Erevan dans l'avion affrété par la Pologne pour évacuer ses ressortissants qui quittaient la Géorgie. Le journaliste avait un visa et souhaitait se rendre en Géorgie pour couvrir la guerre. A l'aéroport d'Erevan les fonctionnaires de l'immigration lui ont expliqué qu'il était jugé persona non grata en Arménie. Il a été obligé de rentrer à Varsovie. Marcin Manon impute également son interdiction d'entrée en Arménie aux autorités russes.
Selon Gazeta Wyborcza, joint par le correspondant de Reporters sans frontières à Varsovie, il existerait une liste de journalistes jugés indésirables au sein de la CEI, respectée par tous les Etats membres ( Moldavie, Arménie, Azerbaïdjan, Kazakhstan, Kirghizstan, Turkménistan, Tadjikistan, Ouzbékistan, Belarus et la Russie - l'Ukraine n'étant plus membre à part entière et la Géorgie venant de quitter la CEI).
“Nous demandons aux autorités arméniennes de bien vouloir autoriser l'accès de leur pays à tous les journalistes qui le souhaitent. Les journalistes ne peuvent être tenus responsables des prises de positions de leurs gouvernements. Ils ne sont que les témoins indépendants de conflits auxquels ils ne participent pas”, a déclaré Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on
20.01.2016