Deux journalistes norvégiens déclarés personae non gratae
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Le 24 octobre 2006, deux journalistes norvégiens, Anne Torhild Nilsen et Radmund Steinsvag, ont été interdits d'entrer sur le territoire du Sahara occidental sous contrôle marocain parce qu'ils ne possédaient pas de visa "presse". Ces journalistes avaient pourtant déposé une demande auprès de l'ambassade du Maroc à Oslo en janvier 2006, sans succès. Reporters sans frontières dénonce les manipulations administratives des autorités marocaines qui, sans refuser ouvertement un visa à des professionnels des médias, laissent traîner ce dossier indéfiniment.
"Ces journalistes, connus pour leur couverture du Sahara occidental, sont une nouvelle fois victimes de la mauvaise volonté des autorités marocaines. Tous les prétextes sont bons pour les empêcher de faire leur travail. Il y a plus d'une année, Anne Torhild Nilsen et Radmund Steinsvag avaient été empêchés de travailler alors qu'ils réalisaient un documentaire sur la situation des droits de l'homme dans cette région", a déclaré l'organisation.
Jointe par Reporters sans frontières, l'ambassade du Maroc en Norvège a confirmé avoir transmis le dossier à Rabat, mais précise qu'elle n'avait toujours pas reçu de réponse. L'ambassade a affirmé que l'obtention d'un visa pour les journalistes "dépendait de nombreux critères", sans toutefois les préciser.
Anne Torhild Nilsen et Radmund Steinsvag sont arrrivés à Laâyoune (capitale du Sahara occidental) le 24 octobre dernier à bord d'un avion en provenance des îles Canaries. Les deux journalistes ont été bloqués à la frontière parce qu'ils ne possédaient pas de visa professionnel. La police des frontières, après avoir contacté les autorités compétentes, leur a demandé de regagner Las Palmas afin d'y déposer une demande de visa. L'avion a d'ailleurs été retenu jusqu'à ce que les deux journalistes le regagnent.
Selon Anne Torhild Nilsen, "la stratégie marocaine de ne pas répondre aux demandes de visa des journalistes est très astucieuse. Lorsqu'ils ne répondent pas, il y a peu de choses que l'on puisse faire. Nous ne pouvons pas les dénoncer puisqu'ils ne nous ont pas dit que nous étions interdits sur le territoire marocain. Un "non" définitif indiquerait clairement que des témoins neutres ne sont pas les bienvenus sur le territoire, et que le régime a des choses à cacher".
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Updated on
20.01.2016