Deux journalistes marocains empêchés de couvrir les élections

Reporters sans frontières déplore l'arrestation, le 9 avril, de deux journalistes marocains, Hicham El Madraoui et Mahfoud Aït Bensaleh, travaillant pour l'hebdomadaire marocain Assahrae Al Ousbouiya, alors qu'ils venaient couvrir l'élection présidentielle en Algérie.

Reporters sans frontières déplore l'arrestation, le 9 avril, de deux journalistes marocains, Hicham El Madraoui et Mahfoud Aït Bensaleh, travaillant pour l'hebdomadaire marocain Assahrae Al Ousbouiya, alors qu'ils venaient couvrir l'élection présidentielle en Algérie. « Avec cette arrestation, la présidence d'Abdelaziz Bouteflika commence sous de mauvais augures. La presse internationale a été empêchée de couvrir normalement cette élection. Espérons qu'elle sera autorisée à observer ce troisième mandat dans de meilleures conditions », a déclaré l'organisation. Début avril, les services de l'ambassade d'Algérie à Rabat leur avaient expliqué que les accréditations étaient délivrées par le centre des accréditations à Alger. A leur arrivée à l'aéroport le 8 avril, les deux journalistes ont fourni les informations nécessaires afin de pouvoir entrer sur le territoire algérien. Au centre de presse, ils ont été priés de revenir le lendemain. Le 9 avril à 8h00, à leur arrivée au centre de presse, ils ont été refoulés et arrêtés par la police. Interrogés pendant plus de quatre heures au commissariat central d'Alger, ils ont été libérés après l'intervention de l'ambassade du Maroc. A leur retour à l'hôtel, ils ont trouvé leur chambre mise à sac. Ils ont été suivis par des policiers en civil au cours de la soirée. Ce matin, alors qu'ils s'apprêtaient à partir pour l'aéroport, ils ont été à nouveau interpellés par la police et leurs passeports ont été confisqués. Seule l'intervention de l'ambassade du Maroc a permis de surmonter cet obstacle. Les deux journalistes ont été accompagnés par les services de leur ambassade jusqu'à l'aéroport. « C'est habituel pour nous, journalistes marocains, d'avoir des difficultés pour travailler en Algérie. Aucun journaliste marocain n'a voulu faire le déplacement pour couvrir ces élections, sachant qu'il leur serait impossible de travailler », a expliqué Mohamed Reda At-Taoujni, rédacteur en chef du journal, à Reporters sans frontières. Lire le dernier communiqué Algérie de Reporters sans frontières : "Des journaux censurés à la veille de l'élection présidentielle"
Publié le
Updated on 20.01.2016