Reporters sans frontières exprime sa plus vive inquiétude après la condamnation à mort de deux journalistes kurdes iraniens, le 16 juillet 2007, par le tribunal de Marivan. " Nous demandons à l'Iran de revenir sur sa décision et de ne pas exécuter ces deux hommes qui n'ont rien fait d'autre qu'exercer leur droit à informer leurs concitoyens", a déclaré l'organisation.
Reporters sans frontières exprime sa plus vive inquiétude après avoir appris la condamnation à mort, le 16 juillet 2007, des journalistes Adnan Hassanpour et Abdolvahed “Hiva” Botimar par le tribunal de la Révolution de Marivan, dans le kurdistan iranien.
"Ces condamnations à mort sont proprement scandaleuses et honteuses. Elles montrent à la fois le peu d'attention que l'Iran porte au droit international humanitaire, mais également sa volonté de faire taire, par tous les moyens, les journalistes les plus critiques et les défenseurs des droits de l'homme. Nous appelons la communauté internationale à demander à l'Iran de revenir sur sa décision et de ne pas exécuter ces deux hommes qui n'ont rien fait d'autre qu'exercer leur droit à informer leurs concitoyens. L'Iran est en passe de redevenir l'une des plus grandes prisons du monde pour les professionnels de l'information", a déclaré Reporters sans frontières.
Adnan Hassanpour travaillait pour le magazine Asou, interdit depuis août 2005 suite à une décision du ministère de la Culture et de l'Orientation islamique. Il y traitait de la question très sensible du Kurdistan iranien.
Lors de son procès, qui s'est tenu à huis clos, il a été reconnu coupable “d'activités subversives contre la sécurité nationale” et “d'espionnage”. Ses entretiens avec des médias basés à l'étranger, tel que Voice of America, ont également été retenus à charge. II aurait été transféré le 18 juillet à la prison de Sanandaj, selon sa famille et l'un de ses avocats, Sirvan Hosmandi.
Abdolvahed “Hiva” Botimar, collaborateur du magazine Asou, et membre actif de l'ONG environnementale Sabzchia, a lui aussi été condamné à mort.
Par ailleurs, Reporters sans frontières dénonce l'interpellation, le 21 juillet, du journaliste Ako Kurdnasab par des agents du ministère des Renseignements, au siège de l'hebdomadaire Karfto, à Sanandaj, capitale du Kurdistan iranien. Le journaliste a été conduit à la prison du ministère des Renseignements, après avoir été mis en examen par la quatrième chambre du tribunal de la ville. Les charges retenues contre lui ne sont pas connues.
Trois autres journalistes kurdes sont toujours emprisonnés en Iran. Ejlal Ghavani de l'hebdomadaire Payam-e Mardom-e Kurdestan, suspendu en 2004, a été placé en détention le 9 juillet 2007, après avoir été condamné par le tribunal de Sanandaj pour “incitation des populations à la révolte” et “action contre la sécurité nationale”.
Mohammad Sadegh Kabovand, directeur de ce même hebdomadaire et fondateur d'une organisation de défense des droits de l'homme, a été arrrêté le 1er juillet et transféré à la prison d'Evin. Aucune charge n'a été officiellement retenue contre lui
Enfin, Kaveh Javanmard, de l'hebdomadaire Karfto, purge actuellement une peine de deux ans de prison. Durant le procès qui s'est déroulé à huis clos, Kaveh Javanmard n'a pas eu accès à un avocat.
Avec neuf journalistes actuellement emprisonnés, l'Iran demeure la plus grande prison du Moyen-Orient pour les professionnels des médias, et fait partie des dix pays au monde les plus répressifs en matière de liberté de la presse. Depuis son arrivée au pouvoir en août 2005, le président Mahmoud Ahmadinejad, considéré comme l'un des 34 prédateurs de la liberté de la presse dans le monde exerce une répression redoutable sur les professionnels de l'information. La situation est particulièrement difficile au Kurdistan Iranien.
Signez la pétition pour la libération des deux journalistes