Deux journalistes condamnés à 5 mois de prison ferme une semaine avant la journée internationale de la presse

Deux journalistes camerounais de L'œil du Sahel ont été condamnés à cinq mois de prison ferme et à une amende de cinq millions de francs CFA (7 620 euros) par le tribunal de Maroua le 26 avril 2005. « Reporters sans frontières s'inquiète du sort réservé aux journalistes camerounais qui continuent d'être condamnés à des peines de prison ferme pour des délits de presse. Dénoncer de graves exactions dans un article ne constitue pas un crime, même au Cameroun », a déclaré l'organisation. Par ailleurs, Reporters sans frontières déplore que les instances juridiques ne mettent pas tout en œuvre pour retrouver le dossier, mystérieusement introuvable au greffe, empêchant ainsi les journalistes de faire appel. Guibaï Gatama, le directeur de publication de L'Oeil du Sahel et Abdoulaye Oumaté, son collaborateur, ont été condamnés à cinq mois de prison ferme par contumace le 20 avril dernier pour diffamation. Ils avaient « dénoncé les exactions et rackets des forces de l'ordre sur les populations», dans un article publié en janvier 2005 intitulé Fotokol : les gendarmes coupent la route. Par peur d'être arrêtés, les deux journalistes ne se sont pas présentés au tribunal. L'un d'eux aurait fui le pays. Dans son article, Abdoulaye Oumaté dénonçait la « mafia des gendarmes de la brigade de Fotokol » qui, sous le prétexte de la lutte contre les "coupeurs de route", sévit dans cette région et détrousse les citoyens. Après la publication de cet article, une plainte a été déposée par le commandant de brigade de Fotokol L'oeil du Sahel, hebdomadaire régional lancé en 1998 à Maroua, est l'un des rares journaux qui paraissent dans cette région.
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Updated on 20.01.2016