Deux ans de prison requis contre un journaliste : Reporters sans frontières dénonce la "mauvaise foi" du procureur
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Reporters sans frontières condamne l'entêtement des autorités de la République centrafricaine à maintenir en prison Faustin Bambou, directeur de l'hebdomadaire privé Les Collines de l'Oubangui, incarcéré depuis le 11 janvier 2008 et pour lequel le procureur de la République a requis une lourde peine de prison.
"Les manœuvres ayant conduit ce journaliste en détention, malgré la dépénalisation des délits de presse mise en place dans le pays il y a trois ans, sont navrantes. Que le parquet estime que le directeur d'une publication à tirage limité puisse être à l'origine d'une révolte est d'une mauvaise foi confondante. Dans son verdict, nous espérons que la justice centrafricaine saura reconnaître le caractère abusif d'une incarcération et permettra à Faustin Bambou de recouvrer la liberté, après quinze jours de détention injustifiée", a déclaré l'organisation.
Au cours du procès de Faustin Bambou, qui s'est ouvert le 21 janvier, la demande de nullité introduite par ses avocats, ainsi que la demande de requalification des faits, ont été rejetées par le tribunal. Jugé pour "diffamation", "injures" et "incitation à la révolte", le procureur de la République, Firmin Féïndiro, a requis contre le journaliste deux ans de prison ferme et une amende de trois millions de francs CFA (soit environ 4573 euros). Le jugement a été mis en délibéré au 28 janvier.
"J'assume la responsabilité de mon article. C'est moi qui ai mené les enquêtes pour publier cet article", a déclaré Faustin Bambou à l'audience, retransmise en direct à la radio nationale. Du 17 au 21 janvier, les éditeurs de la presse indépendante ont refusé de faire paraître leurs journaux, pour protester contre l'incarcération et l'inculpation de Faustin Bambou.
Faustin Bambou avait été placé en état d'arrestation le 11 janvier dans la matinée par la Section de recherche et d'investigation de la gendarmerie centrafricaine, après la publication d'un article intitulé "Areva : Bozizé en colère !", accusant deux ministres d'avoir perçu indûment 7 milliards de francs CFA (10,5 millions d'euros) du groupe français. Areva a récemment investi dans le gisement d'uranium de Bakouma (Sud-Est).
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Updated on
20.01.2016