Deux après la disparition de Fred Nérac, Reporters sans frontières réitère sa demande afin que l'intégralité du rapport d'enquête de la police militaire britannique soit transmise aux proches du cameraman français. C'est une situation intenable pour la famille qui est toujours dans l'incertitude. Le 22 mars, les portraits de Fred Nérac et Guy-André Kieffer ont été accrochés place de la Nation, en présence de leurs épouses, de leurs proches et du maire de Paris, Bertrand Delanöe.
« L'intégralité du rapport d'enquête de la police militaire britannique n'a toujours pas été remise ni aux autorités françaises ni à la famille de Fred Nérac. Nous réitérons notre demande auprès des autorités britanniques, afin que la famille puisse obtenir des réponses à toutes ses questions légitimes.
« Deux ans jour pour jour après la disparition du cameraman français, ses proches sont toujours dans l'attente de connaître son sort avec certitude. C'est une situation intenable », a déclaré Reporters sans frontières.
« De plus, nous engageons les autorités irakiennes à aider autant que possible les différents acteurs de l'enquête et à faire tout ce qui est en son pouvoir pour faciliter l'éclaircissement de cette affaire », a conclu l'organisation.
Le ministère des Affaires étrangères français a récemment rappelé sa détermination à faire la lumière sur cette disparition. Reporters sans frontières demande au gouvernement français de poursuivre ses efforts diplomatiques en ce sens, comme il s'y est engagé.
Deux ans après, la mobilisation continue
Une soirée de solidarité consacrée à Fred Nérac, Florence Aubenas, Hussein Hanoun Al-Saadi, et Guy-André Kieffer, journaliste franco-canadien disparu en Côte d'Ivoire le 16 avril 2004, s'est déroulée au Transbordeur de Lyon, le 21 mars. A cette occasion, de nombreux groupes sont venus se produire : le Peuple de l'Herbe et High Tone, Agoria, The Hacker, Kent, les Têtes Raides, Loïc Lantoine, Gnawa Diffusion, Amélie-les-Crayons, I Love You, Cie Käfig, De Fakto et Sept en Si. Fabienne Nérac et Osange Silou Kieffer, épouses de Fred et de Guy-André, Benoît Aubenas, le père de Florence, ainsi que Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, ont pris la parole.
Le 22 mars, à 10h30, les portraits de Fred Nérac et Guy-André Kieffer ont été accrochés place de la Nation, en présence de leurs épouses, de leurs proches et du maire de Paris, Bertrand Delanöe.
Rappel des faits
Le cameraman français Fred Nérac, travaillant pour la chaîne britannique ITN, a mystérieusement disparu le 22 mars 2003, au sud de l'Irak. Il faisait partie d'une équipe d'ITN, venue couvrir les premiers jours de la guerre. Alors qu'elle circulait en convoi de deux voitures, elle a été prise sous des tirs irakiens et américains près de la ville de Bassorah. Le grand reporter britannique Terry Lloyd a été tué par balles. Le cameraman belge Daniel Demoustier a été blessé.
Depuis, les recherches entreprises par la police militaire britannique en juin 2003 ont permis d'établir qu'Hussein Othman, interprète libanais, avait également été tué sur les lieux de l'incident. En juin 2004, des tests ADN ont permis d'identifier des fragments de son corps. Selon ITN, ces éléments avaient permis de confirmer un témoignage irakien indiquant que Fred Nérac et Hussein Othman avaient été arrêtés et emmenés dans un pick-up militaire irakien. ITN avait ajouté que les enquêteurs n'avaient en revanche découvert aucune trace de Frédéric Nérac.