Deux ans après l’assassinat de Soran Hama Mama, les journalistes kurdes condamnent l’impunité dont bénéficient les assassins

Le 21 juillet 2010 à 18 heures (heure locale), plus d’une cinquantaine de journalistes se sont rassemblés au parc Naly afin de rendre hommage au journaliste Soran Hama Mama, assassiné il y a deux ans. Reporters sans frontières, actuellement en mission au Kurdistan irakien, a participé à ce rassemblement. La famille et les journalistes présents sur place ont déploré l’absence de volonté des autorités pour faire la lumière sur cet assassinat. Sont intervenus Ahmed Mira, rédacteur en chef de Lvin, journal indépendant pour lequel Soran Hama Mama travaillait, Rabin Herbi, intellectuel connu, Defaw Hamid, journaliste, Abdul Samad Jabar, un membre de la famille du journaliste assassiné et Judit Neurink, directrice du Independent Kurdish Media Center. Etait également présente la famille du journaliste Sardasht Osman, enlevé le 4 mai dernier à Erbil, et dont le corps a été retrouvé sans vie deux jours plus tard à Mossul (http://fr.rsf.org/irak-un-deuxieme-journaliste-assassine-06-05-2010,37396.html). Dans la soirée du 21 juillet 2008, Soran Hama Mama était abattu par quatre hommes à son domicile, à Rasheed Awa, dans la banlieue de Kirkouk (Nord). Il avait 23 ans. Selon ses collègues, Soran Hama Mama, journaliste du magazine bimensuel Lvin, avait reçu des menaces de mort suite à la publication d’articles traitant de nombreux sujets sensibles. Le lendemain, un collectif composé de soixante-six journalistes kurdes adressa une pétition aux autorités du Kurdistan pour condamner cet assassinat. L’éditorial du Lvin demandait que le gouvernement prenne ses responsabilités, et que ce crime ne reste pas impuni. Créé en 2001, ce magazine bimensuel indépendant en langue kurde dénonce régulièrement la corruption. Dans la dernière édition précédant son assassinat, Soran Hama Mama avait publié un article sur l’implication d’officiels kurdes dans des affaires de prostitution.
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Updated on 20.01.2016