Descente de police dans les locaux d'un quotidien privé : trois journalistes agressés

Plusieurs dizaines de policiers ont pris d'assaut, le 21 janvier, les locaux du quotidien privé Awoko, à Freetown. Trois journalistes ont été molestés pendant cette opération. "Nous condamnons fermement ces méthodes brutales et indignes d'un pays qui se targue d'être devenu un Etat de droit après plus de dix ans de guerre. Les forces de l'ordre doivent laisser la presse faire son travail en toute liberté", a déclaré Reporters sans frontières. "Le gouvernement doit rapidement rappeler la police à l'ordre et prendre des mesures afin que la liberté de la presse soit garantie en Sierra Leone", a ajouté l'organisation. Le 21 janvier 2004, lors d'une opération de police destinée à faire évacuer des vendeurs à la sauvette des rues de Freetown, un véhicule des forces de l'ordre a percuté la voiture d'un particulier. Informés de cet incident, trois journalistes du quotidien privé Awoko - dont le siège était à moins de 50 mètres - sont arrivés sur les lieux pour prendre des photos. La police leur a dit de ne pas s'en mêler et les a poursuivis jusque dans leurs bureaux. Sous la direction de l'assistant du chef de la police, Momodu Bangura, plusieurs dizaines de policiers ont alors pénétré dans les locaux du quotidien et détruit une partie du matériel. Trois journalistes, Austin Thomas, Sylvester Suallay et Junior John, ont été molestés. Le lendemain, des policiers sont revenus au journal reprochant à celui-ci d'avoir fait état, dans son édition du jour, de l'incident de la veille et de la descente des forces de l'ordre. Ils ont menacé d'arrêter les responsables d'Awoko.
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Updated on 20.01.2016