Reporters sans frontières dénonce les menaces de mort qui pèsent sur Concepción Villafuerte, directrice du quotidien La Foja coleta, à Tuxtla Gutiérrez (Chiapas), après la dénonciation, dans le journal, des abus et irrégularités commises par des policiers. Le domicile de la journaliste avait déjà été la cible d'un attentat en 2003.
Reporters sans frontières dénonce les menaces de mort qui pèsent sur Concepción Villafuerte, directrice du quotidien La Foja Coleta, à Tuxtla Gutiérrez (Chiapas, Sud).
« Nous demandons au gouverneur de l'Etat du Chiapas, Pablo Salazar, de réagir au plus vite pour assurer la protection de Concepción Villafuerte. Nous espérons ainsi que Pablo Salazar, qui a fait voter, en 2004, des “lois bâillons” qui durcissent les peines pour les délits de diffamation et de censure au Chiapas, fera un geste en faveur de la liberté de la presse », a déclaré Reporters sans frontières.
Le 17 octobre 2005, un communiqué, rédigé par des policiers sous couvert d'anonymat, a été envoyé à différents médias pour dénoncer les abus de pouvoir, les trafics, la corruption, les détournements de biens dont ils sont victimes et témoins au sein de leur propre institution. Les auteurs du communiqué mettent surtout en cause le directeur de la police municipale, Mariano Rosales Zuarth.
Selon le texte, ce dernier, en état d'ivresse, aurait demandé au commandant Deonicio Elevit Nolaesco, d'en finir avec Concepción Villafuerte si elle continuait à écrire dans La Foja Coleta ou dans tout autre journal, en la renversant en voiture de façon à maquiller le crime en accident. Le document mentionne également des menaces contre Enoc Gordillo, collaborateur de différents médias de San Cristóbal de las Casas.
La Foja coleta, connue pour dénoncer les irrégularités présumées commises par les autorités de la région, s'intéressait depuis plusieurs jours aux difficiles conditions de travail des policiers (extorsions, bas salaires, manque d'uniformes). Le 20 octobre, le quotidien a publié une lettre ouverte qui reprenait les principaux points du communiqué envoyé aux médias.
Mariano Rosales Zuarth a porté plainte pour diffamation contre les responsables de la diffusion de cette information, policiers et journalistes. Les autorités disent ne pas avoir connaissance de cette plainte.
Deux représentants du parquet de l'Etat du Chiapas se sont rendus chez Concepción Villafuerte pour l'informer de l'ouverture d'une enquête contre Mariano Rosales Zuarth.
Le 22 avril 2003, le domicile de la directrice de La Foja Coleta avait été la cible d'un attentat. Neuf balles de 9 mm avaient été retrouvées sur place.