Une édition du quotidien Le Monde et deux numéros de l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur contenant des articles signés par Taoufik Ben Brik n'ont pas été distribués en Tunisie. Des sites d‘information publiant les articles du journaliste sont également bloqués.
Une édition du quotidien Le Monde, ainsi que deux numéros de l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur ont été récemment interdits de diffusion en Tunisie. Le site du quotidien Libération est, quant à lui, bloqué depuis le 21 février 2007. Ces trois journaux français ont publié des articles du journaliste tunisien Taoufik Ben Brik, très critiques envers le président Zine el-Abidine Ben Ali.
“Après trois ans de silence, Taoufik Ben Brik s'est remis à écrire et, visiblement, cela n'est pas du goût des autorités tunisiennes. Aucun de ses articles n'a pu être diffusé dans le pays. Il faut dire que le régime du président Ben Ali est passé maître dans l'art de filtrer l'information et d'empêcher la circulation de toute critique à son égard”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le Monde en date du 23 février 2007 n'a pas été distribué en Tunisie. Son supplément du vendredi contenait un article de Taoufik Ben Brik, intitulé “Qui écrit encore à Tunis?”. Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, douze éditions du quotidien français ont été censurées en 2006, dans la majorité des cas parce qu'elles contenaient des articles sur la Tunisie. Depuis le début de l'année 2007, la distribution du Monde est très irrégulière. Trois éditions ont été censurées en une semaine au cours du mois de février. L'une d'entre elles comportait notamment un entretien avec Mokhtar Trifi, président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH).
Par ailleurs, les éditions des 8 et 21 février 2007 de l'hebdomadaire français Le Nouvel Observateur ne sont jamais arrivées dans les kiosques tunisiens. Là également, on y trouvait des articles du journaliste, intitulés “Tunis carbure à l'optipessimisme” et “Basta!”.
Enfin, le 21 février, le quotidien Libération a aussi ouvert ses colonnes au journaliste qui a présenté un portrait acerbe du président tunisien dans un article intitulé “En 2009 je «vote» pour Ben Ali”. Conséquence : le site Internet de Libération est bloqué depuis ce jour. Il en est de même pour leblogmedias.com, un blog sur l'actualité des médias publié par Reporters sans frontières et la revue Médias, censuré depuis que Taoufik Ben Brik y tient une chronique régulière.
Plusieurs titres de la presse française sont toujours interdits en Tunisie, dont les hebdomadaires Charlie Hebdo et Le Canard enchaîné. Le quotidien Libération a été interdit de diffusion pour la première fois en 1992. Les autorités ont également pris l'habitude d'autoriser la distribution d'un nombre très faible d'exemplaires d'un journal pour se prémunir de toute accusation de censure.