Des journalistes d'opposition une nouvelle fois victimes des brutalités policières

Pas moins de douze journalistes travaillant pour divers médias ont été frappés, le 26 novembre 2005, lors d'une manifestation organisée par le bloc d'opposition Azadlig, à Bakou. Reporters sans frontières déplore la violence de ces attaques et demande au ministre de l'Intérieur, Ramil Usubov, de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des journalistes azéris et étrangers.

Pas moins de douze journalistes travaillant pour divers médias ont été frappés, le 26 novembre 2005, lors d'une manifestation organisée par le bloc d'opposition Azadlig, à Bakou. « Nous déplorons la violence de ces attaques. Le fait que la foule n'ait pas voulu se disperser au terme des deux heures de manifestation autorisée par le gouvernement n'aurait pas dû entraîner une telle violence de la part de la police. Il est inadmissible que des journalistes soient tabassés lors de manifestations d'opposition, qu'elles soient autorisées ou non. Nous demandons au ministre de l'Intérieur, Ramil Usubov, de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des journalistes azéris et étrangers », a déclaré Reporters sans frontières. Environ 10 000 personnes s'étaient rassemblées sur la place Gelebe (place de la victoire), dans la capitale azérie, pour la première manifestation de cette ampleur depuis la proclamation des résultats définitifs des élections législatives le 23 novembre. Elles souhaitaient dénoncer certaines fraudes commises durant le scrutin et demandaient la démission du gouvernement et la tenue de nouvelles élections. Le gouvernement avait autorisé l'opposition à manifester pendant deux heures. Passé ce délai, les forces de police ont immédiatement chargé la foule, à coups de matraque, aux gaz lacrymogènes et aux canons à eau, faisant fuir en quelques minutes les manifestants, parmi lesquels des femmes, des enfants et des personnes âgées. Une dizaine d'individus gisaient au sol et ont dû être transportés à l'hôpital. Des centaines d'autres ont été frappés, et au moins 29 personnes ont été arrêtées, dont un leader d'un parti d'opposition. Au moins douze journalistes ont subi des violences policières. La plupart d'entre eux arboraient leur carte de presse, et certains portaient la veste bleu marine que le Conseil de la presse donne aux journalistes afin de les protéger de toute agression. Beaucoup ont été attaqués au moment où ils photographiaient la police en train de disperser les manifestants. Parmi les journalistes frappés par les forces de l'ordre, figuraient : - Elbrus Seyfullayev, de l'agence Azerpress ; - Sahin Aydin, de l'hebdomadaire Bizim Yol ; - Shaida Tulagayeva, cameraman pour la BBC ; - Shirin Safarov, du quotidien Baki Khabar ; - Zaur Rasulov, correspondant pour le quotidien russophone Novoye Vremya ; - Anar Bayramoglu, correspondante pour le journal Sharg ; - Samir Neymanoglu, de l'agence Turan ; - Mustafa Hacili, rédacteur en chef adjoint du quotidien Yeni Musavat ; - Sarvan Rizvanov, de l'agence Turan ; - Elman Mailov, correspondant pour le quotidien Express ; - Aga Safarov, correspondant pour le quotidien turc Hurriyet; - Zohrab Ismail, du quotidien Azadlig et membre du Conseil de la Presse. Le 23 novembre, la commission électorale a annoncé les résultats définitifs des élections législatives du 6. Le parti du président Ilham Aliev obtient finalement 58 des 125 sièges du Parlement. L'opposition se voit attribuer 10 sièges, le reste étant aux mains de différents candidats proches du pouvoir.
Publié le
Updated on 20.01.2016