Des journalistes d’El-­Watan attaqués alors qu’ils enquêtaient sur les fraudes électorales

Deux journalistes algériens d’El­-Watan, Abane Meziane et Samy Metlilet, ainsi qu’un photographe français stagiaire pour le même quotidien, ont été pourchassés, insultés, et menacés de mort par six hommes dans un véhicule, le 17 avril, alors qu’ils enquêtaient sur d’éventuelles fraudes électorales à Khenchla, une ville située au Nord­-Est de l’Algérie. Reporters sans frontières condamne cette agression et exhorte les autorités algériennes à mener une enquête sur cette affaire et à permettre aux journalistes d’exercer leur fonction dans des conditions sécuritaires satisfaisantes. Abane Meziane a expliqué à El­-Watan que l’attaque s’était produite après que les journalistes ont quitté la permanence de Benflis où on on leur avait remis des rapports sur plusieurs cas de fraude. Auparavant, ils étaient chez le chef de cabinet de la wilaya. Selon le journaliste, celui-ci “était très gêné par nos questions, notamment sur les bourrages d'urnes et les expulsions des représentants de Benflis des bureaux de vote. C’est alors qu’une voiture nous a suivi à la sortie de la wilaya, puis, en quittant la permanence de Benflis pour nous diriger à celle de Bouteflika. L'agression a commencé”. En effet, une course poursuite a débuté aux alentours de 18 heures, et s’est poursuivie jusqu’à l’arrivée de l’équipe d’El­-Watan devant le commissariat. Le photographe français, joint par Reporters sans frontière, a déclaré, tout en souhaitant garder l’anonymat : “Au commissariat, j'ai eu l'impression de passer du statut de victime à celui d'accusé. Un des policiers m’a posé plusieurs questions sur mon visa parce que je suis titulaire d'un visa culturel de 3 mois pour un stage rémunéré au sein d'El-Watan. Il m’a demandé d'autres justificatifs. Ils nous ont gardé au poste de 17H30 à 2h30 du matin. Il m'ont fait passé un autre interrogatoire , m'ont pris en photo de face et de profil, ont relevé mes empreintes et m'ont demandé des détails sur mes parents, mes voyages précédents en Algérie et en Afrique, mes diplômes, mon travail en France, et quels sont mes amis en Algérie. On ne nous a plus parlé de la gravité de ce que nous avions subi quelques minutes auparavant
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Updated on 20.01.2016