Des journalistes cibles de la répression policière
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Reporters sans frontières condamne fermement les attaques ciblées contre des journalistes, commises ces derniers jours par les forces de l’ordre indiennes en marge des manifestations qui agitent le pays. Les rassemblements se succèdent pour réclamer un renforcement de la sécurité des femmes et des sanctions contre les crimes sexuels, suite au viol collectif d’une étudiante, le 16 décembre 2012 à New Delhi (capitale). Plusieurs de ces manifestations ont dégénéré en violents affrontements avec la police.
« Nous demandons aux autorités de mener une enquête approfondie et impartiale, permettant de faire toute la lumière sur les circonstances de la mort de Thangjam Nanao Singh et de déterminer le caractère intentionnel ou non du tir qui lui a été fatal. Les autres cas de violence à l’encontre de la presse doivent aussi faire l’objet d’investigations sérieuses, afin de ne pas laisser s’installer un sentiment d’impunité au sein des forces de l’ordre. Ces agissements doivent immédiatement cesser : la police ne doit faire usage de la force que de façon nécessaire et proportionnée, et en tout état de cause les professionnels des médias ne sauraient être confondus avec les manifestants », a rappelé Reporters sans frontières.
Le 23 décembre 2012, Thangjam Nanao Singh, reporter pour la chaîne privée Prime Time, a perdu la vie alors qu’il couvrait une manifestation dans l’Etat du Manipur (Nord-Est). Il a vraisemblablement été touché par les balles de la police, alors que celle-ci tentait de disperser les manifestants qui venaient d’incendier un véhicule de police.
D’après la News Broadcasters Association (NBA), des journalistes, photographes et collaborateurs de plusieurs chaînes d’information ont été blessés le 24 décembre 2012, alors qu’ils couvraient une manifestation similaire aux alentours de la Porte de l’Inde, à New Delhi. Selon des témoins, la police les aurait visés à l’aide de canons à eaux, endommageant également leur matériel.
En septembre dernier, Reporters sans frontières avait déjà dénoncé la dégradation des conditions de travail des journalistes couvrant les manifestations et les agressions de professionnels des médias par des représentants des forces de l’ordre en Inde. Le pays figure à la 131e place sur 179 pays dans le classement mondial 2011-2012 de la liberté de la presse, réalisé par l’organisation.
Publié le
Updated on
20.01.2016