Reporters sans frontières est scandalisée suite à l'annonce de la présence du chef de l'Etat syrien Bachar el-Assad à la tribune officielle lors du 14 juillet prochain à Paris. "Lorsqu'il était candidat, Nicolas Sarkozy avait placé la question des droits de l'homme au coeur de son programme. Aujourd'hui, on est loin, très loin, de ces engagements", a déclaré l'organisation.
"Nous sommes scandalisés par l'annonce de la présence du chef de l'Etat syrien Bachar el-Assad à la tribune officielle lors du 14 juillet prochain à Paris. Nicolas Sarkozy va de renoncement en renoncement. Après avoir accueilli à bras ouverts le président libyen Mouammar Kadhafi, le 10 décembre dernier, pendant la Journée des droits de l'homme, et vanté les mérites du régime tunisien, il s'apprête à commémorer le 14 juillet, fête de l'indépendance et de la liberté, au côté du président de l'un des régimes les plus répressifs au monde. Jusqu'où est-il prêt à aller pour mener à bien son projet d'Union méditerranéenne? Quelles nouvelles concessions va-t-il faire au chef de l'Etat libyen pour qu'il accepte de soutenir ce projet ?", a déclaré Reporters sans frontières.
"Lorsqu'il était candidat, Nicolas Sarkozy avait placé la question des droits de l'homme au coeur
de son programme. Il avait déclaré qu'avec lui, les discussions seraient plus fermes, notamment
concernant la Russie et la Chine. Aujourd'hui, on est loin, très loin, de ces engagements. Le président français, comme d'autres avant lui, mène une realpolitik qui se fait au détriment de la défense des valeurs que la France est censée incarner", a ajouté l'organisation de défense de la liberté de la presse.
Le projet d'Union pour la Méditerranée, qui a pour but de renforcer la coopération déjà existante entre les pays riverains de la Méditerranée et l'Union européenne, sera officiellement créée lors d'un sommet spécial qui se tiendra à Paris le 13 juillet 2008. De nombreux pays arabes, dont la Libye et la Syrie, ont exprimé des réticences pour ce projet.
Le président Nicolas Sarkozy avait accueilli le leader libyen
Mouammar Kadhafi, en décembre 2007. Lors d'une interview accordée à la chaîne de télévision France 2, le président libyen avait déclaré que la question des droits de l'homme n'avait pas été évoquée durant ses entretiens avec son homologue français. Ces propos ont été démentis par l'Elysée.
En marge de sa visite d'Etat en Tunisie, en avril 2008,
Nicolas Sarkozy, refusant de “s'ériger en donneur de leçons” était allé jusqu'à féliciter le président Zine el-Abidine Ben Ali des progrès de son pays en matière des libertés.
Quatre journalistes et trois cyberdissidents sont détenus à la prison d'Adra (Damas) suite à des campagnes d'interpellations de défenseurs des droits de l'homme. En Tunisie, le journaliste Slim Boukhdir purge actuellement une peine d'un an de prison.
Reporters sans frontières rappelle que les présidents Bachar el-Assad, Mouammar Kadhafi et Zine el-Abidine Ben Ali figurent tous dans la liste des prédateurs de la liberté de la presse.