Depuis le 8 novembre, date du premier tour des élections législatives égyptiennes, plus d'une dizaine de journalistes ont été victimes d'exactions perpétrées, en toute impunité, par la police. Reporters sans frontières condamne les attaques à répétition dont ont été victimes des professionnels de la presse dans plusieurs provinces d'Egypte et appelle les autorités égyptiennes à cesser leur harcèlement.
Trois équipes de télévision ont été empêchées de couvrir le troisième tour des élections législatives, qui s'est déroulé le 1er décembre dans neuf provinces d'Egypte.
Dans le district d'El-Mansoura (120 kilomètres au nord du Caire), des policiers en faction ont interdit à une équipe de la chaîne Al-Hurra de filmer les alentours d'un bureau de vote très médiatisé durant les deux premiers tours des élections. L'équipe, notamment constituée de deux journalistes, dont le reporter Tarek El-Shamy, a été autorisée à se mettre au travail, sous les quolibets, après avoir reçu l'accord officiel des autorités. Il a néanmoins été signalé aux journalistes que leur sécurité n'était pas garantie.
L'équipe d'Al-Jazira a vécu une expérience similaire dans le district de Bandar-Kafr-El-Sheikh (nord de la capitale). Des agents de sécurité en civil ont confisqué leur caméra et détruit leur cassette. Les agents ont menacé les journalistes de briser la caméra si l'un d'entre eux tentait de prendre des photos ou de filmer à nouveau.
Enfin, des agents de sécurité ont interdit à une équipe de la chaîne CNBC Arabiya de couvrir les élections dans le district d'El-Zaqaziq (83 kilomètres au nord-est du Caire). Arrêtés brièvement, puis rapidement remis en liberté, ils ont subi ensuite des jets de pierres de la part d'inconnus. La journaliste Rami Ibrahim, ainsi que le preneur de son Mahfouz Ali sont parvenus à s'enfuir. En revanche, le caméraman, Mahdi El-Enany, encombré par son matériel, a été sévèrement blessé.
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29.11.2005 Multiplication des persécutions à l'encontre des journalistes
Depuis le 8 novembre, date du premier tour des élections législatives égyptiennes, plus d'une dizaine de journalistes ont été victimes d'exactions perpétrées, en toute impunité, par la police. Reporters sans frontières condamne les attaques à répétition dont ont été victimes des professionnels de la presse dans plusieurs provinces d'Egypte les 20 et 26 novembre et appelle les autorités égyptiennes à cesser leur harcèlement.
Le 20 novembre 2005, Hossam El-Hamalawy, correspondant du Los Angeles Times, a été tabassé par neuf agents de sécurité habillés en civil, dans la province d'El-Behaira (nord de l'Egypte). D'autres journalistes ont été agressés le même jour, dont deux reporters de l'hebdomadaire d'opposition Afaq Arabiya, Mohamed Reda et Wael Mostafa. Dans la province de Suez, à l'est de l'Egypte, la police a détenu durant sept heures un photographe du quotidien indépendant Al Masry Al-Youm, Hossam Fadl. Enfin, le journaliste Abdel-Hafiz Saad, de l'hebdomadaire indépendant Al-Fajr, a également été agressé. Ce dernier, qui couvrait les élections dans le district de Bandar Tanta (région du delta du Nil), a été attaqué et frappé par des agents. Ils l'ont conduit jusqu'au poste de police appelé « Quhafa » et l'ont sévèrement battu.
Le 26 novembre, Mohammad Taha, un journaliste de la British Broadcasting Corporation (BBC) a été violemment frappé par un policier. Marwa Gadallah, de Dubai Satellite Channel, a été empêchée de pénétrer dans un bureau de vote par des agents de sécurité. Mohamed Al-Bolok, de la chaîne Al-Jazira, et son équipe ont été brièvement retenus au poste de police « Quhafa ». Le correspondant de Reuters, Tom Perry, a été lui aussi conduit dans ce commissariat, où les policiers lui ont confisqué la carte-mémoire de son appareil photo.
Toujours le 26 novembre 2005, dans le district de Shoubra-El-Kheima (nord du Caire), la journaliste Asmaa Mohamed Ahmed Hraiz, de l'hebdomadaire d'opposition El-Karamah, a été enlevée par des agents de sécurité devant un bureau de vote. Après lui avoir confisqué son appareil photo et son téléphone portable, un policier a menacé de la violer. Deux femmes officiers de police l'ont ensuite sauvagement agressée et l'ont laissée pour morte dans un parc, situé au cœur du Caire.
Le même jour, mais cette fois dans le district de Ghorbal (région d'Alexandrie), Abdel-Baseer Hassan, de la BBC, s'est vu interdire l'accès à deux bureaux de vote. Un photographe de l'Agence France-Presse (AFP), Cris Bouroncle, a été empêché de travailler par des policiers postés devant des bureaux de vote fermés, dans le district d'El-Mahmodeya, à 200 kilomètres au nord du Caire. Devant un autre bureau de vote d'El-Mahalla (100 km au nord de la capitale), un officier de police a menacé de frapper Maggie Michael, correspondante de l'Associated Press, si elle ne quittait pas les lieux immédiatement.
Enfin, quatre journalistes du quotidien progouvernemental El-Akhbar, Afaf El-Sayed, Ahmed El-Dessouqi, Khaled Ghamal et Amir Lashin ont été insultés, attaqués et retenus par la police dans la province de Qalyobeya.