Déjà un mois de détention pour les deux journalistes américaines

Le 17 mars 2009, il y a un mois, jour pour jour, les deux reporters Laura Ling et Euna Lee ont été arrêtées par les forces de sécurité nord-coréennes. Reporters sans frontières déplore l'attitude des autorités de Pyongyang qui traitent les deux femmes comme des criminelles alors qu'elles ne faisaient qu'exercer leur travail journalistique. L'organisation appelle à leur libération immédiate. A ce jour, mille cent journalistes et blogueurs ont déjà signé une pétition lancée par Reporters sans frontières et l'International Women's Media Foundation en soutien à Laura Ling et Euna Lee. Vous pouvez signer la pétition. Laura Ling et Euna Lee sont accusées d'être entrées "illégalement" dans le pays et d'avoir mené des activités hostiles à l'Etat. Travaillant pour la chaîne en ligne Current TV, ces deux journalistes américaines d'origine coréenne pour l'une et chinoise pour l'autre, s'étaient rendues à la frontière chinoise pour enquêter sur le trafic de femmes nord-coréennes. Si elles sont reconnues coupables, elles risquent jusqu'à 10 ans de travaux forcés. En effet, l'article 63 du code pénal relatif aux "crimes" contre la Corée du Nord prévoit des peines allant de 5 à 10 ans de détention pour les étrangers qui collecteraient des informations dans le pays. Reporters sans frontières organise le lundi 27 avril à Paris une soirée spéciale sur la Corée du Nord, notamment sur les difficultés pour les journalistes d'enquêter sur le sort des réfugiées nord-coréennes à la frontière chinoise. Un documentaire inédit réalisé dans la région du fleuve Tumen, où les deux journalistes américaines ont été arrêtées, sera projeté lors de la soirée. L'organisation a mis en ligne sur une interview du réalisateur de documentaires français Alexandre Dereims à propos des conditions de travail des journalistes à la frontière sino-coréenne.