Décès du journaliste camerounais Pius Njawé
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Reporters sans frontières a appris avec une profonde tristesse le décès accidentel, le 13 juillet 2010, aux Etats-Unis, du journaliste camerounais Pius Njawé.
"C'est une véritable icône qui vient de disparaître. Une icône de la liberté de la presse. Je suis extrêmement attristé par ce décès. Pius Njawé était l'ami de Reporters sans frontières, un proche, un journaliste avec qui nous entretenions des relations chaleureuses et de confiance", a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de l'organisation.
"Ce qu'il a fait pour la presse camerounaise est immense. Fonder le premier journal d'opinion du pays, à la fin des années 1970, bien avant l'instauration du multipartisme et le printemps de la presse africaine, était un acte de bravoure. C'est à lui que les journalistes doivent la liberté de ton dont ils peuvent bénéficier aujourd'hui. Mais loin d'être enfermé dans les seuls défis de son pays, Pius Njawé avait l'esprit ouvert sur le monde, les yeux tournés vers l'étranger. Il était de tous les combats pour la liberté de la presse. Nous n'oublierons pas, par exemple, qu'il nous a accompagnés à Sarajevo, en 1992, pour soutenir Oslobodenje, le seul journal qui continuait de paraître à l'époque, en pleine guerre en Yougoslavie, a ajouté le secrétaire général de Reporters sans frontières. Nous présentons nos plus sincères condoléances à tous ses confrères et adressons un message de soutien tout particulier à ses proches".
Journaliste courageux, voire téméraire, pionnier de la presse indépendante au Cameroun, Pius Njawé avait fondé le quotidien Le Messager en 1979, à l'âge de 22 ans. Sa liberté de ton et la force de son engagement lui ont valu plusieurs séjours en prison. "J'ai été arrêté 126 fois en 30 ans", affirmait-il en 2009 sur RFI, à l'occasion de la célébration du 30e anniversaire de son journal.
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20.01.2016