Création d‘un groupe de travail afin de limiter la liberté d'expression sur Internet
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Reporters sans frontières est alarmée par la décision des autorités de poursuivre leurs préparatifs pour restreindre la liberté d'expression sur Internet. Le web est un des rares espace de liberté pour les Biélorusses. Le fait que la Chine soit donnée en exemple démontre le caractère profondément liberticide de ce projet”, a déclaré l'organisation
Le 20 août 2007, le vice ministre de l‘Information, Alyaksandr Slabadchuk, a annoncé la création d'un groupe de travail devant se pencher sur la question de la “régulation légale de l'Internet”. Cette déclaration intervient deux semaines après les menaces du Président Alexander Loukachenko de mettre un terme à l'”anarchie” sur la toile.
Le vice-ministre a admis que des dispositions légales civiles et pénales existantes s'appliquent déjà à l'Internet, mais il a justifié la mise en place de ce groupe de travail par le fait qu'il était difficile d'identifer les auteurs de violations sur le Web, et que la loi sur les médias n'encadre pas l'activité sur Internet. “C'est pourquoi, comme cela n'est pas interdit par sa Majesté la Loi, on peut écrire n'importe quoi sur l'Internet”, a-t-il déclaré à l'agence Interfax.
Alyaksandr Slabadchuk a ajouté que ces régulations ne limiteraient pas les libertés, avant de louer l'exemple du contrôle de l'Internet en Chine, où plus de cinquante internautes sont emprisonnés.
Andreï Bastunets, vice-président de l'Association Biélorusse des Journalistes (BAJ), a déclaré à Reporters sans frontières que le gouvernement pourrait introduire ces limitations en promulguant, soit un projet de loi de protection de l'information, qui serait débattue au Parlement cet automne, soit une nouvelle version de la loi sur les Médias.
“La régulation d'Internet est une tentative d'enfermer le Bélarus dans une clôture technologique et légale. Clairement, il n'est pas possible de fermer tous les sites en une nuit. Mais il est possible de restreindre la part de l'Internet accessible aux Biélorusses et de mettre en place les conditions nécessaires pour des poursuites ciblant spécifiquement les usagers d'Internet”, a expliqué Bastunets.
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Updated on
20.01.2016