Depuis lundi, les informations qui circulent sur le journaliste irakien Mohanad Al-Aqidi sont contradictoires. De nombreux médias locaux ont annoncé, le 13 octobre, l’assassinat du journaliste par le groupe Etat islamique. Le lendemain, d’autres sources affirmaient qu’il était toujours en vie.
La nouvelle de la mort du journaliste irakien
Mohanad Al-Aqidi en Irak par le groupe Etat islamique s’est propagée très rapidement dans le pays, lundi 13 octobre. Plusieurs sources à Bagdad et Mossoul ont confirmé à Reporters sans frontières et à d’autres organisations et médias, l’assassinat par l’organisation Etat islamique du journaliste irakien, précisant qu’il avait été tué de plusieurs balles dans la tête dans le camp d'Al-Ghazlani à Mossoul (province de Ninive). L’information aurait également été
confirmée par un porte-parole du parti démocratique du Kurdistan, ainsi que par un centre médical et une
source proche du journaliste qui souhaite rester anonyme. Selon eux, le
corps avait été remis à la famille, et des traces de torture étaient
visibles en plus de l’impact apparent des trois balles tirées au niveau de la tête. Des médias se sont même indignés de l’
interdiction faite par le groupe djihadiste à la famille d’organiser une cérémonie de deuil.
Pourtant dès le lendemain matin, plusieurs médias locaux ont
publié une information précisant que la famille
démentait la mort de Mohanad Al-Aqidi. Selon ces mêmes sources, la famille aurait
demandé que cette rumeur cesse, afin de ne pas mettre davantage en danger la vie du journaliste, qui serait toujours détenu par l’EI.
Dans le contexte actuel, il est très difficile de recevoir des informations fiables depuis l’Irak ou la Syrie. Cet exemple d’information contradictoire démontre la grande difficulté voire l’impossibilité pour les journalistes de faire leur travail. Ces zones constituent de véritables “trous noirs de l’information”, obstruant la libre circulation de l’information et entretenant un flou et une opacité sur la réalité dans les territoires contrôlés par le groupe EI. Reporters sans frontières est toujours sans nouvelles de plusieurs professionnels de l'information dans les zones occupées.