La cour d'appel de Casablanca a confirmé la condamnation à la prison ferme de Mostapha Hurmatallah, une semaine après que le journaliste a recouvré sa liberté. “Cette nouvelle condamnation marque la fin de la période d'accalmie relative que connaissait la presse marocaine. Quelle que soit l'issue du procès en cassation, le royaume s'est assurément engagé sur une pente dangereuse”, a déclaré l'organisation.
Reporters sans frontières est consternée par la confirmation, le 18 septembre 2007, par la cour d'appel de Casablanca, de la condamnation à la prison ferme de Mostapha Hurmatallah, une semaine après que le journaliste a recouvré sa liberté.
“Cette nouvelle condamnation marque la fin de la période d'accalmie relative que connaissait la presse marocaine depuis quelque temps. Quelle que soit l'issue du procès en cassation, le royaume s'est assurément engagé sur une pente dangereuse”, a déclaré l'organisation.
“La libération provisoire de Mostapha Hurmatallah il y a une semaine avait été perçue comme un signe de bonne foi des autorités marocaines par les nombreux journalistes étrangers venus couvrir le déroulement du second scrutin électoral du règne de Mohammed VI. Une fois les projecteurs éteints, la justice a retrouvé ses vieux réflexes”, a ajouté Reporters sans frontières.
La cour d'appel de Casablanca a condamné le 18 septembre 2007 le journaliste de l'hebdomadaire arabophone Al Watan Al An, Mostapha Hurmatallah, à sept mois de prison ferme. Abderrahim Ariri, le directeur de publication, a, lui, écopé d'une peine de cinq mois de prison avec sursis. Le tribunal a ainsi allégé d'un mois seulement le jugement rendu par le tribunal correctionnel de Casablanca le 15 août dernier et maintenu l'amende de 1000 dirhams (l'équivalent de 89 euros) infligée aux deux journalistes.
Selon ses avocats, Mostapha Hurmatallah devrait rester en liberté jusqu'au terme du pourvoi en cassation. Le journaliste avait été interpellé le 17 juillet 2007 puis placé en détention à la prison d'Oukacha pendant 56 jours.
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11.09 - Mostapha Hurmatallah libéré en attendant le verdict de son procès
Reporters sans frontières se réjouit de la décision de la cour d'appel de Casablanca d'accepter, le 11 septembre 2007, la demande de mise en liberté provisoire du journaliste d'Al Watan Al An, Mostapha Hurmatallah.
« Nous nous félicitons que le juge ait enfin accepté de mettre un terme à l'emprisonnement d'un journaliste, une situation qui était inacceptable. Nous espérons maintenant que Mostapha Hurmatallah sera acquitté en appel, c'est la seule issue honorable à ce procès qui a déjà considérablement nui à la situation de la liberté de la presse au Maroc et qui a laissé des traces au sein de la profession », a déclaré Reporters sans frontières .
Lors de la première audience du procès en appel, qui s'est tenue le 11 septembre 2007 à Casablanca, les quatre avocats de la défense se sont succédé à la barre. Ils ont souligné que l'accusation de « recel » ne s'appliquait pas aux deux journalistes, les documents ayant été déjà publiés. Ils ont également rejeté les accusations d' «atteinte à la sécurité de l'Etat», en insistant sur la seule volonté des deux journalistes de porter à la connaissance de la population marocaine toutes les informations ayant trait à sa sécurité. « La presse ne cache rien, elle révèle tout », a déclaré l'un des avocats lors de l'audience.
Ils ont achevé leur plaidoirie en demandant au juge, une nouvelle fois, la libération du journaliste, arguant que M. Hurmatallah, marié et père d'un enfant, devait être présent aux côtés de sa famille pour le « mois sacré du Ramadan ». La requête a été acceptée par le juge.
Mostapha Hurmatallah était incarcéré depuis le 17 juillet 2007, date à laquelle lui et son rédacteur en chef, Abderrahim Ariri, avaient été interpellés, après la publication d'un dossier intitulé “Les rapports secrets derrière l'état d'alerte au Maroc”.
Poursuivis pour “recel de documents obtenus à l'aide d'un crime” (art. 571 du code pénal), ils avaient été respectivement condamnés, le 15 août 2007, à huit mois de prison ferme et six mois de prison avec sursis par le tribunal de première instance de Casablanca.
Le verdict du procès en appel sera rendu le 18 septembre 2007.
Plus d'informations sur cette affaire :
15.08.2007 :
condamnation du journaliste Mostapha Hurmatallah à 8 mois de prison ferme : Reporters sans frontières révoltée et consternée
09.08.2007 :
compte rendu des audiences du procès en première instance d'Abderrahim Ariri et de Mostapha Hurmatallah