Condamnations et poursuites continuent de pleuvoir au Sultanat
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Le blogueur et défenseur des droits de l’homme omanais Saeed Jaddad, arrêté le 14 janvier 2013, a été libéré le 22 janvier, contre le versement d’une caution, sur ordre du Sultan Qaboos.
D’après le Gulf Center for Human Rights, Saeed Jaddad a été interrogé, le 22 janvier, alors qu’il était dans le bureau du procureur général pour les formalités de sa libération, en l’absence de son avocat. Le procureur lui aurait demandé de signer un document s'engageant à arrêter d’écrire. Face au refus de Saeed Jaddad de s’exécuter, les charges qui pèsent à l’encontre du blogueur-défenseur des droits de l’homme ont été maintenues: “incitation à des conflits inter-religieux”, “incitation à des manifestations, sit-ins et à des troubles”, “atteinte à la réputation de l’Etat”, “atteinte à la réputation des forces de sécurité” et “atteinte au crédit des fonctionnaires de l’Etat”. Il encourt une peine pouvant aller jusqu’à quinze ans de prison.
Reporters sans frontières condamne cette arrestation et considère la détention du blogueur arbitraire. Ces pratiques violent les dispositions constitutionnelles du Sultanat ainsi que les engagements internationaux signés et ratifiés par les autorités, garantissant la liberté d’information et le droit de ses citoyens à un procès équitable. L’organisation demande l’abandon de l’ensemble des charges qui pèsent à l’encontre de Saeed Jaddad, et la libération des autres blogueurs poursuivis pour crimes de “lèse-majesté” et “cybercriminalité”.
Saeed Jaddad avait été convoqué, le 14 janvier, par la division spéciale de la police de Mascate, qui n’avait pas hésité à l’arrêter une fois sur place. Il a été maintenu à l’isolement jusqu’à sa libération le 22 janvier.
Saeed Jaddad a documenté les violations des droits de l’homme dans la région de Dhofar (sud du Sultanat), publiant des articles critiques sur la situation des libertés fondamentales sur son blog. Il était sous la pression des autorités depuis plusieurs mois, au cours desquels il avait été interrogé à plusieurs reprises.
Le 16 janvier 2013, la cour d’appel a condamné huit écrivains et blogueurs à Oman pour lèse-majesté et cybercriminalité à des peines de prison ferme :
- Esmaeel Al-Miqbali a été condamné à un an et demi de prison ferme et a été contraint de verser une amende de 1000 riyals (1950 euros). Il a été maintenu en détention.
- Hassan Al-Raqaishi a été condamné à un an et demi de prison ferme, et a été contraint de verser une amende de 1000 riyals. Il a été maintenu en détention.
- Eshaq Al-Aghbari a été condamné à un an de prison ferme. Il a toutefois été libéré.
- Ali Al-Hajji a vu sa peine ramenée à 1 an de prison ferme (contre 18 mois en première instance). Il a été maintenu en détention à la prison centrale de Sameel, Anbar 4.
- Mahmoud Al-Jamodi a été condamné à un an et demi de prison ferme et a été contraint de verser une amende de 1000 riyals. Il a été maintenu en détention.
- Mukhtar Al-Hinai a été condamné à un an de prison ferme et 1000 riyals (1950 euros) d’amende. Il a été maintenu en détention.
La cour d’appel avait également confirmé les condamnations de trois autres blogueurs et activistes, tous trois condamnés à un an de prison ferme et 1000 riyals d’amende. Ils ont été maintenus en détention. Il s'agit de Ahmed Al-Maâmri, Aâwad Al-Saouafi et Osama Al Thuwaiya.
Reporters sans frontières rappelle que 28 net-citoyens avaient été condamnés en appel pour le seul mois de décembre 2012, dans un contexte de revendications socio-économiques qui inquiètent le pouvoir.
Publié le
Updated on
20.01.2016