Condamnation du blogueur et journaliste Hassan Barhoum

Reporters sans frontières exprime son inquiétude suite à la condamnation par le tribunal de Tétouan, le 6 mars 2009, du blogueur et journaliste Hassan Barhoum à six mois de prison ferme et à une amende de 5 000 dirhams (soit 463 euros) pour "diffusion de fausses informations". "Hassan Barhoum est un blogueur très actif sur la Toile. Par cette condamnation, les autorités marocaines veulent intimider les blogueurs du royaume et restreindre le droit à la libre expression reconnu par la Constitution marocaine. Nous demandons sa libération immédiate", a déclaré l'organisation. Hassan Barhoum a été arrêté le 26 février dernier et inculpé pour diffamation d'un membre du corps judiciaire, en vertu de l'article 263 du code pénal, suite à la publication d'une pétition signée par 60 journalistes et défenseurs des droits de l'homme, dénonçant le vaste système de corruption dans la région de Tétouan. Saïd Benjebli, coordinateur général de l'Association des blogueurs marocains, a expliqué à Reporters sans frontières que la pétition dénonçait les pratiques de Mohamed Masmouki, procureur général du roi du Maroc près la cour d'appel de Tétouan, qui aurait « usé de son influence pour favoriser l'évasion d'un proche, baron de la drogue local, Mohamed Chaff, de l'hôpital public de Tétouan ». Dans cette pétition, Hassan Barhoum qualifie Mohamed Masmouki de « dangereux criminel», qui "bafoue la foi sacrée du peuple et les institutions de l'Etat. L'organisation rappelle que l'article 263 du code pénal prévoit une peine maximale de 5 ans de prison pour de tels délits.
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Updated on 20.01.2016