Condamnation à mort de Saddam Hussein : deux chaînes de télévision fermées pour avoir montré des Irakiens protestant contre le verdict
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Le 5 novembre 2006, les forces de l'ordre irakiennes ont fermé deux chaînes de télévision privés sunnites pour "incitation à la violence et au meurtre" après la diffusion d'images de manifestations suite à la condamnation à mort de l'ancien président Saddam Hussein. Par ailleurs, les principaux quotidiens du pays ne paraîtront pas du 5 au 7 novembre 2006 à cause du couvre-feu général décrété par les autorités avant l'annonce du verdict.
"Au-delà de l'insécurité croissante qui touche les professionnels des médias travaillant sur le terrain, les violations de la liberté de la presse se multiplient dans le pays. Nous craignons que les autorités irakiennes ne profitent de la focalisation de l'opinion publique sur les attentats et les violences confessionnelles pour restreindre de plus en plus le droit à une libre information. Les journalistes locaux et internationaux devraient pouvoir rendre compte des réactions du peuple irakien sans encombre", a déclaré Reporters sans frontières.
Le ministère de l'Intérieur a ordonné, le 5 novembre 2006, la fermeture des chaînes de télévision Al-Zaoura et Salah-Eddine pour avoir diffusé des images de manifestants brandissant des portraits de l'ancien président irakien et protestant contre le verdict du Haut Tribunal pénal. Accusées d'inciter à la violence confessionnelle, aucune indication n'a été donnée quant à leur éventuel retour sur les ondes.
D'après les informations recueillies par Reporters sans frontières, une cinquantaine de policiers auraient également investi pendant 45 minutes les locaux de la chaîne privée irakienne Al Charkiya. Ses responsables ont été menacés de fermeture si la chaîne diffusait des émissions concernant le procès de Saddam Hussein.
Par ailleurs, Ahmed Al Rachid, journaliste de la rédaction, a été tué dans sa voiture, le 3 novembre, en quittant les locaux de la chaîne à Bagdad.
Enfin, deux journalistes irakiens ont été agressés par des policiers au mois d'octobre 2006 dans la ville de Najaf. Amir Al-Akaichi, correspondant du journal Al-Mada, a été agressé après avoir publié un article dénonçant les difficultés rencontrées par la population. Et des agents ont empêché Saâdoun Al-Jabairi, correspondant de la chaîne satellitaire Al-Nahrain, de filmer les festivités religieuses de commémoration de la mort de l'imam Ali Bin Abi Talib.
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20.01.2016