Clôture du dossier José Couso

Le 14 juillet 2009, l’Audience nationale espagnole a ajourné les poursuites intentées à l’encontre des trois militaires américains dans l’enquête sur la mort du cameraman espagnol, José Couso, tué en 2003 à Bagdad à l’hôtel Palestine par le tir d’un char américain. Le tribunal a ainsi contredit la décision du juge d’instruction espagnol Santiago Pedraz de rouvrir l’instruction, le 21 mai dernier, estimant qu’il n’y avait pas lieu de revenir sur la décision rendue le 13 mai 2008. « Une telle décision, de la part de la justice espagnole, de clôturer la procédure est préjudiciable à la manifestation de la vérité sur cette tragédie qui a coûté la vie à deux professionnels des médias », a déclaré l’organisation. --------- 22.05.2009 - Réouverture de l’enquête sur la mort de Couso Le jeudi 21 mai 2009, le juge d’instruction espagnol Santiago Pedraz a décidé de rouvrir l’instruction sur la mort du cameraman espagnol, José Couso, tué en 2003 à Bagdad à l’hôtel Palestine par le tir d’un char américain. Trois soldats américains ont été à nouveau inculpés, après l’abandon des charges à leur encontre le 13 mai 2008. José Couso, cameraman de la chaîne Telecinco, a été tué, le 8 avril 2003, par un tir d’un char américain contre l’hôtel Palestine où logeaient plusieurs centaines de journalistes venus couvrir le conflit en Irak. Taras Protsyuk, cameraman ukrainien de l’agence Reuters, a également été tué au cours de l’incident. Deux autres journalistes et un technicien ont été blessés. Le 27 mai 2003, David Couso, frère du journaliste, a porté plainte pour « crime de guerre » et « assassinat » contre trois militaires du 64e régiment de blindés de la troisième division d’infanterie américaine : le sergent Thomas Gibson, le capitaine Philip Wolford et le lieutenant-colonel Philip de Camp, commandant du 64e régiment, qui a donné l’ordre de tirer. Cette plainte a été jugée recevable le 21 octobre 2003 par le juge de l’Audience nationale, première instance pénale espagnole. Le 12 août 2003, une enquête de l’armée américaine avait conclu que le char avait ouvert le feu sur l’hôtel Palestine en état de légitime défense. Le 14 décembre 2006, le Tribunal suprême espagnol a ordonné la réouverture de l’enquête, annulant ainsi le classement de l’affaire le 10 mars 2006. Le 16 janvier 2007, un mandat d’arrêt international a été lancé à l’encontre des trois militaires responsables du tir, pour « assassinat », demandant ainsi leur extradition. Le 24 mai 2007, le juge a rejeté l’appel du parquet espagnol contre l’inculpation des trois militaires. Le 13 mai 2008, l’Audience nationale avait considéré que les poursuites reposaient sur des « indices insuffisants », empêchant ainsi le juge d’instruction de poursuivre son enquête. Le 21 mai 2009, Santiago Pedraz annonce disposer d’éléments supplémentaires lui permettant de rouvrir l’instruction. « Il existe des indices raisonnables pour considérer comme auteurs » d’infractions les trois militaires, a estimé le juge dans son procès-verbal d’inculpation.
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Updated on 20.01.2016