Cinq sites censurés et deux journalistes mises en examen

Photo AFP Reporters sans frontières dénonce la mise en examen abusive de deux journalistes en ligne et déplore la fermeture de cinq sites Internet par les autorités iraniennes. Le 14 février 2008, Jelveh Javaheri et Nahid Keshavarz, collaboratrices des sites Internet WeChange et Zanestan, qui défendent la cause des femmes, ont été mises en examen pour "atteinte à la sécurité nationale". Elles sont en liberté provisiore en attendant leur jugement. "Ces mises en examen sont abusives. Jelveh Javaheri et Nahid Keshavarz ne font que leur travail de journalistes en relatant la condition des femmes en Iran. C'est la deuxième arrestation de Jelveh Javaheri en deux mois et Nahid Keshavarz ne cesse d'être convoquée au Tribunal islamique révolutionnaire de Téhéran. Nous demandons aux autorités de cesser les poursuites à leur encontre", a déclaré Reporters sans frontières. Jelveh Javaheri, 30 ans, est journaliste pour le site Internet WeChange qui défend le droit des femmes en Iran. Elle a déjà été arrêtée le 1er décembre 2007, accusée de "trouble de l'opinion publique", "publication de fausse information" et "publicité à l'encontre de la République islamique" pour avoir rédigé des articles qui revendiquaient la reconnaissance des droits des femmes dans la Constitution. Elle a été libérée un mois plus tard sous caution. Nahid Keshavarz, journaliste des sites Internet Wechange et Zanestan, a déjà été arrêtée deux fois et interrogée par les services de renseignements de la République islamique pour avoir participé à deux rassemblements de militantes féministes. En avril 2007, elle est restée douze jours en prison et libérée sous caution. Par ailleurs, le 14 février 2008, le procureur général de Téhéran, Said Mortazavi, a pris la décision de bannir du Web le site conservateur Nosazi, ainsi que quatre autres sites considérant qu'ils "empoisonnent la sphère électorale". Depuis le 8 février, une polémique enfle concernant les élections législatives du 14 mars 2008. Le jeune mollah Hassan Khomeini, petit-fils de l'ancien guide suprême, l'ayatollah Ruhollah Khomeini, s'est élevé contre la disqualification de près de 70% des candidats réformateurs par le Conseil des gardiens du régime. Le site Nosazi avait critiqué cette position avec ironie. "Les élections législatives approchant, la tension se fait plus rude à l'égard du Web. Ces cinq sites Internet ne critiquaient pourtant pas le parti au pouvoir, mais le discours des réformateurs. L'Iran est l'un des pays les plus répressifs sur Internet et le contexte électoral ne fait que renforcer les abus envers le droit à la liberté d'expression", a conclu Reporters sans frontières. Télécharger le rapport 2008 sur la situation de la liberté de la presse en Iran
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Updated on 20.01.2016