Chine : RSF met une plateforme de conseils de sécurité à disposition des journalistes couvrant les manifestations
Alors que la population chinoise manifeste à travers tout le pays contre l’implacable politique zéro Covid du régime, prétexte depuis trois ans à une censure et une surveillance accrues, Reporters sans frontières (RSF) invite les journalistes sur le terrain à consulter les conseils de sécurité disponibles sur son site (training.rsf.org).
“C’est avec courage que les journalistes indépendants et les correspondants étrangers basés en Chine couvrent les manifestations qui s’y déroulent actuellement, en dépit de la menace croissante de détention et de la brutalité policière. Ils ont besoin de toute l’information et de tous les outils disponibles pour assurer leur protection, annonce le responsable du bureau Asie du Sud-Est de RSF, Cédric Alviani. La capacité des journalistes basés en Chine de continuer à travailler est cruciale pour informer les Chinois et le public international, et nous espérons que les ressources que nous avons mises à disposition en ligne contribueront à leur sécurité et réduiront les perturbations dans leur travail.”
RSF invite les journalistes exerçant sur le terrain à consulter le site internet A Journalist’s Resource for Safe Reporting, disponible en anglais et en chinois sur training.rsf.org, ainsi qu’à travers le lien miroir qui contourne la censure chinoise de l’Internet. Ce site, lancé en mars 2021 en tant que complément du programme de renforcement des capacités, présente les meilleures pratiques en termes de sécurité physique, de sécurité numérique, de santé mentale et de journalisme. Il comprend aussi les dernières versions du Guide de sécurité pour les journalistes publié par RSF depuis 1992, en partenariat avec l’Unesco.
Le 27 novembre dernier, des milliers de personnes se rassemblaient pacifiquement dans les principales villes chinoises pour demander la fin de l’implacable politique zéro Covid du gouvernement, qui a été utilisée comme prétexte par le régime pour accroître, ces trois dernières années, la censure et la surveillance. La répression instantanée des manifestations s’est notamment traduite par l’agression physique de nombreux journalistes par la police et l’arrestation d’au moins deux d’entre eux, dont le correspondant de la BBC Edward Lawrence.
Depuis son accession au pouvoir en 2012, le dirigeant chinois Xi Jinping a placé et les médias d’État et les médias privés sous un contrôle plus strict, et a renforcé, jusqu’à atteindre des niveaux sans précédent, la censure et la surveillance sur Internet.
La Chine occupe la 175e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2022, et constitue la plus grande prison au monde pour les journalistes, avec au moins 110 d’entre eux derrière les barreaux, dont 11 à Hong Kong.