Chine : RSF appelle à la libération d'un journaliste accusé d'espionnage

Reporters sans frontières (RSF) appelle à la libération de Dong Yuyu, un journaliste du quotidien d'État Guangming Daily, détenu depuis plus d'un an et passible d'une peine de dix ans de prison pour des accusations fallacieuses d'espionnage.

Dong Yuyu, rédacteur en chef adjoint et chroniqueur du journal d'État Guangming Daily et contributeur du New York Times, est détenu depuis plus d'un an sous des accusations d'espionnage, pour lesquelles il encourt au moins dix ans de prison, comme l’a révélé sa famille le 24 avril 2023, en dépit des pressions exercées par le régime. Aucune date n'a été communiquée en vue de son procès à venir et jusqu’à présent, les seules preuves fournies par les autorités sont ses contacts avec des diplomates étrangers et des bourses universitaires étrangères qu'il a obtenues.

Il est tout à fait normal pour un journaliste d’être en relation avec des diplomates et des universitaires comme sources journalistiques et tout à fait ridicule de la part du régime chinois de qualifier ces relations d'espionnage. Nous appelons la communauté internationale à intensifier ses pressions sur le régime chinois pour qu'il libère Dong Yuyu ainsi que tous les autres journalistes et défenseurs de la liberté de la presse détenus en Chine.

Cédric Alviani
Directeur du bureau Asie de l’Est de RSF

Dong Yuyu, âgé de 61 ans, a été arrêté le 21 février 2022, alors qu'il déjeunait avec un diplomate japonais dans un hôtel de Pékin. Il a d'abord été détenu au secret pendant six mois avant d'être formellement arrêté. En 2017, le journaliste avait été menacé de rétrogradation au sein du Guangming Daily après qu'une enquête menée par les autorités du parti ait conclu que ses articles étaient "antisocialistes".

Depuis son accession au pouvoir en 2012, le dirigeant chinois Xi Jinping poursuit une croisade contre le journalisme, comme le dénonce RSF dans son rapport Le Grand Bond en arrière du journalisme en Chine, qui rend compte des tentatives de Pékin de contrôler l’information et les médias tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de ses frontières. 



La Chine occupe le 175e rang sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2022 et constitue la plus grande prison au monde pour les journalistes et défenseurs de la liberté de la presse, avec au moins 115 d’entre eux derrière les barreaux.

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