Reporters sans frontières est inquiète de l'arrestation, le 27 octobre, à Tapachula (Chiapas, Sud), de Enrique Zamora Cruz, directeur du quotidien El Orbe, accusé de diffamation et toujours détenu. L'organisation dénonce également les actes d'intimidation subis par Alvaro Islas Hernández et Roberto Corado Mosqueda, journalistes de El Orbe, ainsi que par l'éditorialiste du journal, Ángel Mario Ksheratto.
Enrique Zamora Cruz a été libéré le 28 octobre vers 3 heures du matin, après douze heures de détention pendant lesquelles il lui a été interdit de communiquer avec l'extérieur.
Interpellé à 15 heures le 27 octobre, il n'a été mis au courant des charges qui pesaient contre lui que vers 23 heures. Il a ensuite été longuement interrogé sur ses intentions à l'égard du gouverneur du Chiapas, Pablo Salazar Mendiguchía.
En se référant à un article de El Orbe intitulé « Pablo, jusqu'à quand ? », qui posait des questions sur l'utilisation des ressources du Fonds des catastrophes naturelles, les policiers ont posé à Enrique Zamora Cruz plusieurs questions : « Quel intérêt avez-vous à décrédibiliser le gouverneur ? », « Essayez-vous de fomenter une rébellion du peuple du Chiapas contre le gouverneur ? », « Est-ce que vous essayez d'éliminer Pablo Salazar ? ». Pendant toute la durée de l'interrogatoire - près de onze heures -, Enrique Zamora Cruz était filmé.
Le Collège des avocats de la région a présenté une demande formelle au Congrès de l'Union (parlement fédéral), afin que Pablo Salazar Mendiguchía soit jugé pour abus de pouvoir.
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28.10.05 - Chiapas : un quotidien est la cible d'attaques répétées de la part du gouvernement de l'Etat
Reporters sans frontières est inquiète de l'arrestation, le 27 octobre 2005 à Tapachula (Chiapas, Sud), de Enrique Zamora Cruz, directeur du quotidien régional El Orbe, accusé de diffamation. L'organisation dénonce également les actes d'intimidation subis par Alvaro Islas Hernández et Roberto Corado Mosqueda, journalistes de El Orbe, ainsi que par l'éditorialiste du journal, Ángel Mario Ksheratto.
« Le délit de presse peut être puni, au Chiapas, de peines allant jusqu'à neuf ans de prison. Puisque le gouvernement de l'Etat du Chiapas a jugé bon, une fois de plus, de s'attaquer à la presse, nous exigeons qu'Enrique Zamora Cruz bénéficie d'un procès juste et équitable. Nous demandons également qu'il comparaisse libre. Les autorités ont osé déclaré qu'il n'est pas détenu mais qu'il subit simplement un interrogatoire. Il n'empêche qu'il a déjà passé une nuit dans les bureaux du ministère public », a déclaré Reporters sans frontières.
Le 27 octobre, Enrique Zamora Cruz a été arrêté par des agents du parquet général de l'Etat du Chiapas, puis emmené dans les locaux du ministère public (« Subprocuraduría ») Zona Costa pour y être interrogé.
Un communiqué publié par un porte-parole de l'Etat du Chiapas a précisé que cette arrestation est intervenue après que le gouvernement général de l'Etat avait porté plainte pour diffamation contre le directeur de El Orbe.
Selon un article du quotidien du 28 octobre, la plainte renverrait à différentes informations, publiées dans El Orbe les jours précédents, sur la gestion du gouvernement local autour de la crise provoquée par l'ouragan Stan. Sont notamment mis en cause les mauvais traitements des populations sinistrées par les fonctionnaires et le détournement présumé d'argent public dans la juridiction sanitaire, ce pour quoi le journal aurait également demandé une enquête approfondie sur le maire Ángel Barrios Zea.
Quelques heures avant l'arrestation d'Enrique Zamora Cruz, Alvaro Islas Hernández et Roberto Corado Mosqueda, également journalistes de El Orbe, avaient été interpellés par des agents de l'Agence d'investigation de l'Etat. Leurs véhicules avaient été fouillés et ils avaient fait l'objet d'un interrogatoire avant d'être relâchés.
Le 12 octobre, Ángel Mario Ksheratto, éditorialiste de El Orbe et du quotidien Cuarto Poder, avait été interpellé puis relâché au bout de deux heures sans aucune explication. Arrêté une première fois le 9 janvier 2003 pour « diffamation », il est actuellement en liberté sous caution après avoir dû payer une amende de 63 000 pesos (soit environ 4 700 euros).