Censure et agression : la liberté de la presse est mise à mal

Une journaliste a été agressée par des sympathisants du pouvoir, le 7 décembre, et les autorités ont interdit à la presse de rendre publiques les déclarations de patrimoine des hautes personnalités de l'Etat. Reporters sans frontières déplore ce recul de la part du pouvoir ougandais.

Une journaliste a été agressée par des sympathisants du pouvoir, le 7 décembre, alors qu'elle couvrait une réunion de l'opposition. Un mois auparavant, les autorités avaient interdit à la presse de rendre publiques les listes des biens de plusieurs hautes personnalités de l'Etat. "Nous déplorons ce recul de la part du gouvernement ougandais. Le patrimoine des responsables politiques est une information d'intérêt public qui doit pouvoir être portée librement à la connaissance de tous", a déclaré Reporters sans frontières. "De plus, une journaliste a été agressée, très certainement par des militants du parti au pouvoir. Les autorités doivent prendre des mesures pour garantir une plus grande liberté de la presse et assurer la sécurité des journalistes", a ajouté l'organisation. Le 7 décembre 2003, Hadija Nakitende, reporter de la radio CBS et vice-présidente de l'Association des journalistes ougandais, a été agressée, à Kampala, alors qu'elle couvrait une réunion des Jeunes démocrates ougandais (YUD), l'association de la jeunesse du Parti démocrate (DP, opposition). Une quinzaine de personnes, soupçonnés d'être des membres du parti au pouvoir, sont entrés dans l'hôtel où se déroulait la conférence et ont battu la journaliste ainsi que d'autres personnes. Une caméra de la chaîne de télévision privée WBS a été détruite. Par ailleurs, le 10 novembre, le procureur général a affirmé que les médias n'étaient plus autorisés à rendre publiques les listes des possessions et des dettes des responsables politiques du pays. Quelques jours auparavant, les deux principaux quotidiens avaient publié le décompte des biens de certains ministres et conseillers à la présidence. Les organes de presse s'étaient procurés ces documents auprès de l'inspecteur général du gouvernement, à qui les responsables du pays ont l'obligation de déclarer leur patrimoine. Le vice-président avait formellement protesté et demandé que les journaux n'aient plus l'autorisation de publier ces informations.
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Updated on 20.01.2016