Censure de la presse par peur de la critique

Le 10 mars 2010, le tribunal militaire d’Amman a interdit aux médias de publier toute information supplémentaire relative à une affaire de corruption impliquant plusieurs personnalités jordaniennes, dont un ancien ministre des Finances. Cette affaire avait été révélée dans la presse, il y a quelques mois. Reporters sans frontières condamne cette décision. « Cette interdiction montre l’absence de volonté politique du gouvernement jordanien de lutter contre la corruption au sein de l’appareil d’Etat et des entreprises publiques. La presse avait poussé les autorités à agir. Aujourd’hui, il est clair que ces mêmes autorités ont peur que les journaux ne fassent d’autres révélations. Ce n’est pas digne d’un pays qui se veut démocratique. La presse doit pouvoir être libre de traiter tous les sujets », a déclaré Reporters sans frontières. Dans un communiqué publié le 10 mars, le procureur Youssef Al-Faouri a interdit « aux médias de publier toute information concernant le projet de modernisation de la Raffinerie de pétrole jordanienne, sans autorisation personnelle du procureur général ». Selon l’organisation, « le procureur a publié une telle interdiction prétextant le besoin pour la justice de travailler dans la sérénité. » Quatre personnes, dont un ancien ministre des Finances, ont été arrêtées le 4 mars, accusées d’avoir reçu des pots-de-vin et d’avoir manqué à leur devoir dans le cadre de leurs fonctions au sein de la Raffinerie de pétrole jordanienne. Leur libération sous caution a été annulée par le tribunal militaire. Ils risquent jusqu’à trois ans de prison. Dans le courant de l’année 2009, la presse avait fait éclater au grand jour ce scandale, poussant le gouvernement à prendre ses responsabilités et à ouvrir une enquête.
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Updated on 20.01.2016