Le correspondant camerounais de RFI Ahmed Abba doit recouvrer la liberté
Le comité de soutien de Ahmed Abba, coordonné par Reporter sans frontières (RSF), et réunissant plus de 35 organisations, amis et confrères, appelle à la libération du correspondant de Radio France Internationale (RFI) en langue haoussa au Cameroun, alors que la cour d’appel militaire de Yaoundé doit rendre son verdict le 21 décembre. En avril dernier, Ahmed Abba avait été condamné à 10 ans de prison pour avoir couvert les activités du groupe terroriste Boko Haram, dans la région de l’Extrême-Nord du pays.
Nous, organisations internationales de défense de la liberté de la presse et des droits de l’homme, médias et personnalités, demandons avec vigueur la libération du correspondant de Radio France Internationale (RFI) en langue haoussa Ahmed Abba, emprisonné au Cameroun depuis le 30 juillet 2015. Jeudi 21 décembre, la Cour d’appel militaire de Yaoundé doit rendre son verdict, ultime étape d’un long parcours judiciaire qui dure depuis plus de deux ans.
Ahmed Abba s’est vu condamner en première instance, le 24 avril dernier, à 10 ans de prison et une amende d’environ 85 000 € (57 millions de francs CFA) par la justice militaire pour « non-dénonciation d’actes de terrorisme » et « blanchiment de produit d’acte terroriste ». Son seul tort a été de couvrir les activités du groupe Boko Haram, très présent dans la région de l’Extrême-Nord
En vertu de la loi anti-terroriste controversée de 2014, dénoncée dans un rapport du Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ) du 20 septembre, le journaliste avait alors été suspecté de connivence avec cette organisation terroriste sans qu’aucune preuve n’ait été fournie durant la procédure, et alors même qu’il n’a jamais cessé de clamer son innocence.
« Je suis un patriote et j’aime mon pays. Je ne me suis jamais associé aux terroristes pour nuire à mon pays et je ne le ferai jamais », a-t-il lancé lors de sa dernière audience, le 16 novembre dernier.
Nous demandons que la liberté d’information au Cameroun ne soit pas être sacrifiée au profit d’un agenda politique ou sécuritaire.
De nombreuses irrégularités ont entaché la bonne marche de ce procès reporté à 18 reprises et mettant à mal les principes d’indépendance et d’équité de la justice camerounaise. Cette cabale judiciaire contre Ahmed Abba que nous dénonçons avec force doit aujourd’hui cesser.
Signataires:
Africtivistes
Amnesty International (AI)
Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT)
Committee to Protect Journalists (CPJ)
International Federation of Journalists
Journaliste en Danger (JED)
Media Foundation for West Africa (MFWA)
Syndicat national des journalistes camerounais (SNJC)
Didier Awadi, musicien sénégalais
Kidi Bebey, auteure franco-camerounaise
Hervé Bourges, ancien directeur général de RFI et ex-président de France Télévisions
Denise Epoté, directrice régionale Afrique de TV5Monde
Tiken Jah Fakoly, musicien ivoirien
Meddy Jumanne, dit « Docteur Meddy », caricaturiste tanzanien
Angélique Kidjo, chanteuse béninoise, lauréate des Grammy Awards et ambassadrice de bonne volonté de l’UNICEF
Ray Lema, musicien congolais
Mamane, cinéaste et humoriste nigérien
Rémy Ngono, journaliste camerounais
Catherine Simon, journaliste et écrivain
Solo Soro, journaliste ivoirien et producteur de l’Afrique en Solo sur France Inter
Salif Traoré, dit Asalfo, fondateur du groupe ivoirien Magic System
Valsero, rappeur camerounais
Abdourahman Waberi, écrivain français d’origine djiboutienne
La société des journalistes de l’AFP
La société des journalistes de BFM
La société des journalistes des Echos
La société des journalistes du Figaro
La société des journalistes de France2
La société des journalistes de France3
La société des journalistes de France 24
La société des journalistes de Libération
La Société des rédacteurs du Monde
La société des journalistes de L’Obs
La société des journalistes du Point
La société des journalistes de Premières lignes
La société des journalistes de RFI
La société des journalistes de RTL
La société des journalistes de TV5 Monde
Contact presse:
Julie Bance / [email protected] / 01 44 83 84 57